AccueilBlogEjaculation précoceQu’est-ce que l’éjaculation rétrograde ? Symptômes, diagnostic, causes et traitements

Qu’est-ce que l’éjaculation rétrograde ? Symptômes, diagnostic, causes et traitements

Qu’est-ce que l’éjaculation rétrograde ? Symptômes, diagnostic, causes et traitements

Bien que l’éjaculation prématurée soit un motif fréquent de consultation, les troubles de l’éjaculation et de l’orgasme sont plutôt rares. Du moins, la consultation pour ce genre de troubles est moins spontanée. Ils prennent par contre toute leur ampleur dans un projet de parentalité. Petite description d’un trouble assez peu connu : l’éjaculation rétrograde, qui au lieu d’expulser le sperme normalement hors du corps, l’expulse dans la vessie.

En cas de troubles de l’éjaculation ou de l’orgasme, consultez un médecin sexologue en ligne.

L'éjaculation rétrograde : un trouble sexuel méconnu

Si les études ont particulièrement avancées sur les problèmes d’érection au cours de ces 20 dernières années, les troubles de l’éjaculation restent plus mystérieux.

En dehors de l’éjaculation précoce, il est fréquent que les problèmes d’éjaculation et les troubles de l’orgasme soient mis dans le même panier.

Quelques études estiment que l’éjaculation retardée concernerait 4 à 10 % des hommes en fonction de leur âge.

Même si l’éjaculation précoce concerne plus d’hommes (entre 14 et 30 %), les troubles de l’éjaculation ou de l’orgasme peuvent nuire au bien-être personnel des hommes.

S’agissant de l’éjaculation rétrograde, elle peut être gênante et une source d’anxiété, et surtout problématique dans le cadre d’un projet de parentalité.

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Qu’est-ce que l’éjaculation rétrograde ?

L’éjaculation rétrograde ressemble à l’aspermie : ils ont quasiment le même diagnostic et la même prise en charge.

La différence est que l’aspermie se caractérise par l’absence d’émission de sperme lors de l’éjaculation. Mais l’homme peut quand même conserver un orgasme : on parle alors d’« orgasme à sec ».

Que devient le sperme lors d'une éjaculation rétrograde ?

Pour commencer, rappelons d’où vient le sperme. Lors des rapports sexuels, lorsque l’excitation est à son paroxysme, ce sont les vésicules séminales, les testicules et la prostate qui envoient leurs parties respectives de l’éjaculat final vers la base de l’urètre. Lors d’une éjaculation normale, les muscles du périnée (situés entre le scrotum et l’anus) se contractent et le sperme est expulsé vers l’extérieur.

Contrairement à l’aspermie, l’éjaculation rétrograde présente bel et bien une émission de sperme, mais il n’est pas expulsé hors du corps. L’éjaculat est en réalité envoyé dans la vessie, sans que cela représente un risque majeur pour autant. Le col de la vessie, la partie de la vessie qui normalement se referme pendant l’éjaculation, reste ouvert.

Ainsi, lors de l’éjaculation, le sperme est obligé de remonter dans la vessie au lieu d’être expulsé. Pas d’inquiétude, la présence de sperme dans les urines n’est pas dangereuse pour la santé. Le sperme s'évacue naturellement avec les urines lors de la miction.

Et un homme souffrant d’éjaculation rétrograde peut tout aussi bien atteindre l’orgasme.

Parmi les causes physiques possibles de l’éjaculation rétrograde, on retrouve souvent un blocage de l’urètre et/ou un dysfonctionnement du sphincter.

Bon à savoir : l'éjaculation rétrograde peut être partielle. Cela signifie qu'une grande partie du sperme s'évacue dans la vessie tandis qu'une petite partie sort tout de même par l'urètre. On a alors souvent une éjaculation faible, qui manque de force et une petite éjaculation dans ce cas de figure.

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Quelles sont les causes de l'éjaculation rétrograde ?

Quelles sont les causes possibles de l’éjaculation rétrograde ? On retrouve :

  1. Des suites d’une intervention chirurgicale ;
  2. Des effets de certains traitements ;
  3. Et des causes neurologiques.

Pourquoi une opération de la prostate peut-elle induire une éjaculation rétrograde ?

Parmi les interventions à risques pouvant causer une éjaculation rétrograde partielle ou complète, nous pouvons citer :

  • Les interventions rétropéritonéales : un curage lombo-aortique, une cure chirurgicale d’un anévrisme de l’aorte abdominale. Ces interventions peuvent provoquer des lésions souvent définitives des fibres sympathiques (qui contrôlent le tonus des muscles lisses du col vésical).
  • Le traitement chirurgical de l’adénome prostatique : lors d’une telle intervention, il est possible que le sphincter de la vessie (muscle qui ferme le col vésical) soit endommagé. Néanmoins, le trouble le plus fréquent postopératoire est cependant l’anéjaculation.
  • Le curage ganglionnaire : il s’agit de l’ablation des ganglions lors d’un cancer du testicule. Parfois, certains nerfs sont détruits lors de l’intervention ce qui empêche toute émission de sperme.

Suite à ces troubles, les médecins ont décrit des techniques, particulièrement pour le curage lombo-aortique, afin de diminuer les effets secondaires.

Précisons que l’éjaculation rétrograde peut s’améliorer avec le temps, des suites de ces opérations. Il faut parfois un délai de récupération compris entre 12 et 18 mois. 

Avant toute opération chirurgicale à risque, l’autoconservation du sperme doit systématiquement être proposée. Les médecins la recommandent vivement si le patient souhaite avoir des enfants. Le sperme sera alors conservé dans un Centre d'étude et de conservation des œufs et du sperme (CECOS).

Enfin, un autre trouble similaire peut survenir suite à une opération d’un cancer de la prostate. L’ablation de la prostate (prostatectomie) entraîne un arrêt de la sécrétion du liquide séminal. En cela, le sphincter se relâche et seule de l’urine est expulsée lors de l’éjaculation : c’est la climacturie.

Les causes médicamenteuses

On évoque souvent les alphas bloquants comme cause possible de l’éjaculation rétrograde. Pourtant, seuls la tamsulosine et la silodosine, indiqués pour le traitement des troubles urinaires de l’hypertrophie bénigne de la prostate, sont principalement responsables d’anéjaculation – et non d’éjaculation rétrograde.

Nous ne connaissons pas encore bien les particularités de cette dysfonction. Il suffit parfois de changer de molécule pour que les problèmes d’éjaculation cessent.

Les causes neurologiques

Toutes les neuropathies peuvent causer une éjaculation rétrograde.

  • La sclérose en plaques : les trois quarts des hommes concernés auront un trouble de la sexualité au cours de l’évolution de la maladie. Il s’agit la plupart du temps d’une dysfonction érectile, mais une éjaculation rétrograde est aussi possible. Les médecins n'ont pas encore établi la relation exacte entre ce trouble et la maladie.
  • Le traumatisme médullaire (touchant la moelle épinière) : il peut engendrer une perturbation de l’organisation neurologique menant à un dysfonctionnement sexuel qui peut être une éjaculation rétrograde. Cela dépend aussi du segment de la moelle épinière touché.
  • Le diabète : cette maladie peut entraîner des complications neurologiques entraînant un relâchement du sphincter.

La question de la prise en charge se fait généralement dans le contexte d’un projet de parentalité. La première technique la plus simple consiste à se masturber debout, la vessie pleine. Cela peut favoriser une éjaculation partielle.

Si cette méthode échoue, on peut recueillir des urines alcalinisées après la masturbation. Ensuite, elles seront optimisées en laboratoire, afin de permettre la réalisation d’une insémination intra-utérine (parfois même une autoconservation du sperme). Nous vous détaillerons les solutions pour concevoir un enfant plus bas.

Malgré la complexité de ces approches (qui sont aussi contraignantes et répétitives), les résultats sont le plus souvent positifs à l’arrivée.

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Comment diagnostiquer l’éjaculation rétrograde ?

Il est possible de confondre l’éjaculation rétrograde avec l’aspermie. Pour diagnostiquer de manière certaine l’éjaculation rétrograde, il faut analyser un échantillon d’urine. L'homme le récolte peu après l’orgasme. Si un nombre élevé de spermatozoïdes y est présent, alors on peut conclure à une éjaculation rétrograde.

Comment soigner l'éjaculation rétrograde ?

L’éjaculation rétrograde ne pose aucun problème pour la santé des hommes qui en souffrent. Elle n’a pas d’incidence sur l’orgasme ou la libido et n'entraîne pas d’impuissance masculine.

Toutefois, un traitement médicamenteux est envisageable lorsqu'un homme a un désir de parentalité et que la question de la fertilité se pose.

On estime qu'environ un tiers des hommes qui ont une éjaculation rétrograde constatent une amélioration après un traitement, le plus souvent à base d'imipramine ou de pseudoéphédrine, qui viennent fermer le col vésical.

Toutefois, il est important pour ces hommes d'avoir un suivi médical afin de remarquer un changement, une hausse, de la tension artérielle ou de la fréquence cardiaque.

Les médicaments utilisés n’étant pas sans risque, les médecins les réservent aux hommes qui souhaitent un projet de parentalité ; s'ils ne fonctionnent pas malgré tout, d’autres solutions existent.

Envisager la parentalité lorsqu’on souffre d’éjaculation rétrograde

L’éjaculation rétrograde n’impacte pas du tout la qualité du sperme. Les spermatozoïdes conservent leur pouvoir fécondant et sont tout à fait à même de donner lieu à une grossesse. Néanmoins, la possibilité d’une grossesse naturelle est quasiment réduite à zéro pour les hommes souffrant d’éjaculation rétrograde. En effet, les spermatozoïdes ne sont pas expulsés. Dans le cas d’une éjaculation rétrograde partielle, c’est un tout petit volume de sperme qui est expulsé, ce qui pose sensiblement le même souci.

Heureusement, une solution existe pour permettre aux hommes concernés de concrétiser leur projet de parentalité. Il s’agit du recueil des spermatozoïdes dans l’urine. L’homme fournit un prélèvement d’urine, effectué peu après l’éjaculation masculine. Le médecin centrifuge ensuite l'urine afin de séparer les spermatozoïdes de l’urine.

Le couple peut alors avoir recours à la PMA (Procréation Médicalement Assistée). Deux possibilités s’offrent à eux :

  • L’insémination artificielle : le médecin andrologue dépose les spermatozoïdes directement dans l’utérus et ils fécondent seuls l’ovocyte.
  • La FIV (Fécondation In Vitro) : le médecin réalise aussi un prélèvement des ovocytes afin d’effectuer la fécondation en laboratoire.

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Les autres troubles de l’éjaculation

L’éjaculation précoce

Il s’agit du trouble de l’éjaculation le plus fréquent. On estime que l’éjaculation prématurée concernerait 20 à 30 % des hommes. Elle se caractérise par une éjaculation rapide, souvent en moins d’une minute, et ce à chaque rapport sexuel depuis plusieurs mois. L’homme est dans l’incapacité de retenir son éjaculation. Parfois, celle-ci se produit même avant la pénétration vaginale, ce qui raccourcit considérablement les relations sexuelles.

Certains hommes souffrent d’hypersensibilité du gland. Ainsi, il leur suffit d’une petite stimulation de la verge pour éjaculer, tant l’excitation sexuelle monte vite.

L’impact psychologique sur le patient est également un critère déterminant : une éjaculation précoce bien vécue par l’homme et sa/son partenaire ne pose pas de problème et ne nécessite donc pas de prise en charge. En revanche, si l’homme n’est plus satisfait sexuellement, alors cela mérite son attention.

Pour venir à bout de l’éjaculation précoce, il existe différents traitements médicamenteux disponibles, avec ou sans ordonnance. Par voie orale, on retrouve le Priligy qui est un médicament qui permet de retarder l’éjaculation. Les traitements topiques locaux, tel que le Fortacin (anesthésique local) sont également de bonnes solutions car ils agissent très vite. Il suffit de les appliquer sur le pénis 10 minutes avant la relation sexuelle.

L’éjaculation douloureuse

L’éjaculation douloureuse se caractérise par une douleur pelvienne lors de l’éjaculation ou de l’orgasme. La douleur se situe généralement au niveau du pénis, mais peut aussi survenir dans le rectum, les testicules ou l’abdomen. D’intensité variable, la douleur peut apparaître quelques secondes après l’éjaculation, comme quelques heures plus tard.

Ce trouble de l’éjaculation touche particulièrement les jeunes hommes. Sa cause peut être une maladie (par exemple, une hypertrophie bénigne de la prostate) ou la prise de certains médicaments antidépresseurs.

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L’anéjaculation

Il peut arriver de confondre l’anéjaculation, que l'on appelle aussi aspermie, avec l’éjaculation rétrograde. Elle se caractérise par un volume de sperme éjaculé inférieur à 0,5 ml, malgré des contractions expulsives normales. Une obstruction des canaux éjaculateurs est souvent la cause de ce trouble.

Quand consulter pour un trouble de l’éjaculation ?

Anorgasmie, anéjaculation, éjaculation rétrograde, éjaculation tardive, aspermie… Même ces troubles sexuels moins fréquents méritent de s’y attarder. Certains se soignent et on réévaluera les traitements.

L’éjaculation rétrograde, même si elle n’impacte par le désir sexuel et la fonction érectile, peut tout de même avoir un impact psychologique sur l’homme qui en souffre. Indirectement, cela peut également toucher sa vie sexuelle. Parfois, un sentiment de honte ou de manque de virilité accompagne ce trouble de l’éjaculation. Des problèmes de couple peuvent aussi émerger en cas de difficultés à concevoir un enfant. Il est important de casser ce cercle vicieux, même s’il s’agit d’un sujet tabou et délicat.

En cas de mal-être chez l’homme et/ou son/sa partenaire, une thérapie peut être mise en place afin de surmonter ces difficultés. Il existe également le programme TIME : c’est une thérapie digitale qui, en 90 jours, permet de reprendre le contrôle sur son éjaculation au travers d’exercices conçus par un médecin sexologue.

Dans tous les cas, ces troubles ont souvent une origine médicamenteuse ou font suite à des interventions chirurgicales (ou des maladies) : nous vous conseillons donc d’en parler à un médecin en sexologie.

Sources

  • J.-M. Rigot, F. Marcelli, F. Giuliano, "Troubles de l'éjaculation à l'exception de l'éjaculation prématurée, troubles de l'orgasme", Prog Urol, 2013, 23, 9, 657-663.
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