PrEP à la demande : à qui est-elle destinée ?

La PrEP à la demande est l’un des modes d’administration de ce traitement préventif contre le VIH. Il permet aux personnes fortement exposées au virus d’éviter de le contracter. Mais comment fonctionne ce traitement ? Comment le prendre ? On vous dit tout.
- Qu’est-ce que la PrEP ?
- PrEP et TPE : quelles différences ?
- Qui peut accéder à la PrEP ?
- PrEP à la demande VS PrEP en prise continue : quel mode d'administration choisir ?
- En quoi consiste la PrEP à la demande ?
- PrEP à la demande : que faire en cas d’oubli ?
- Comment se faire prescrire la PrEP à la demande ?
- La PrEP à la demande suffit-elle pour être protégé ?
Qu’est-ce que la PrEP ?
PrEP signifie Prophylaxie Pré-Exposition. Il s’agit d’un traitement préventif contre le virus de l’immunodéficience humaine. Ainsi, il permet de ne pas contracter l’infection même en cas d’exposition au VIH.
La PrEP est commercialisée sous le nom de Truvada en France. Elle se compose de deux antirétroviraux contre le VIH : l’Emtricitabine et le Ténofovir disoproxil.
La PrEP est prescrite par un médecin, autrement dit il faut une ordonnance pour se la procurer. De plus, elle nécessite un suivi médical rigoureux pendant toute la durée du traitement.
Il s’agit d’un traitement efficace qui, d’ailleurs, est recommandé par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et l’HAS (Haute Autorité de Santé), entre autres.
Enfin, précisons que la PrEP protège du VIH, mais pas des autres IST ! Ainsi, la vigilance est de rigueur. Soyez méfiant si vous avez des rapports sexuels avec une personne qui dit être sous PrEP. Le mieux est de se protéger soi même afin de garder le contrôle sur sa santé sexuelle.
Bon à savoir : la sécurité sociale prend en charge le prix de la PrEP.
PrEP et TPE : quelles différences ?
Il est important de ne pas confondre la PrEP avec le TPE, Traitement Post Exposition. Ce dernier se prend juste après une exposition au virus ; c’est une sorte de traitement de secours, comme la pilule du lendemain.
Il s’agit d’un traitement par voie orale qu’il convient de se procurer dans les plus brefs délais ! Pour cela, rendez-vous à l’hôpital, dans l’idéal dans les 4 heures suivant le rapport à risque (jusqu’à 48h). Le TPE permet de bloquer l’infection si par malheur vous aviez contracté le virus. Plus vous le prenez rapidement, plus il est efficace pour empêcher une contamination par le virus du sida.

Qui peut accéder à la PrEP ?
Il est d’abord important de rappeler que la PrEP s’adresse aux personnes qui n’ont pas le VIH, c’est-à-dire aux personnes séronégatives. En effet, le traitement PrEP est là pour éviter une contamination, mais pas pour traiter une infection déjà présente.
Ainsi, ce sont les personnes sexuellement actives et fortement exposées au VIH qui peuvent prétendre prendre ce traitement. Par exemple, cela concerne les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les travailleurs-euses du sexe, les toxicomanes, etc.
PrEP à la demande VS PrEP en prise continue : quel mode d'administration choisir ?
La prise continue est le mode d’administration classique ; c’est celui pour lequel le traitement a reçu son AMM (Autorisation de Mise sur le Marché). Elle consiste à prendre un comprimé par jour, à heure fixe, sans interruption. Il faut attendre au moins 7 jours de traitement pour garantir une efficacité optimale.
La PrEP à la demande, elle, consiste à ne prendre le traitement qu’en période d’activité sexuelle. Il s’agit d’un mode d’administration hors AMM, surtout utilisé par les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres. Notons que ce schéma ne s'adresse pas aux patients qui souffrent également d’une infection par le virus de l’hépatite B.
En quoi consiste la PrEP à la demande ?
La PrEP à la demande, ou discontinue, consiste à ne prendre des comprimés qu’en période d’activité sexuelle. Le reste du temps, le patient ne prend aucun médicament. Attention toutefois, ce mode d’administration nécessite de suivre plusieurs schémas de prise, en fonction de la situation. Cela est donc plus complexe qu’une prise tous les jours à la même heure… Il est important d’être très attentif à ce point car en cas d’erreur ou d’oubli, l’efficacité du traitement est compromise.
Le schéma initial
Il s’agit du schéma de base, à appliquer lorsque vous souhaitez avoir une relation sexuelle non protégée.
Il convient de prendre 2 comprimés entre 24 et 2h avant le rapport sexuel, puis 1 comprimé 24h après la première prise, puis 1 comprimé 24h après la seconde prise. En tout, il y a donc 4 comprimés ingérés en 3 prises à 24h d’intervalle chacune.
Nous insistons sur le fait que les 2 comprimés pris après le rapport sexuel sont très importants. Sans eux, il n’y a pas de protection optimale contre le VIH ; les comprimés pris avant le rapport ne suffisent pas.
Si vous souhaitez avoir plusieurs rapports sexuels
Dans le cas où vous souhaitez avoir plusieurs rapports sexuels, il convient d’étendre le schéma initial. Autrement dit, vous commencez toujours par 2 comprimés 24 à 2h avant le premier rapport sexuel. Ensuite, vous prenez un comprimé toutes les 24h, à heure fixe. Enfin, il faut bien maintenir les 2 prises, à 24h d’intervalle, après le dernier rapport sexuel.
Si vous avez arrêté le traitement
Le comportement à adopter après un arrêt du traitement dépend du temps écoulé entre les deux schémas.
Si vous avez passé 7 jours ou plus sans traitement, vous devez reprendre avec un schéma initial classique. Autrement dit, vous prenez 2 comprimés 24 à 2h avant le rapport sexuel, puis 1 comprimé 24h après la première prise, puis 1 comprimé 24h après la deuxième prise…
En revanche, si vous n’avez passé qu’un à 6 jours sans traitement, vous pouvez reprendre avec 1 seul comprimé, toujours 24 à 2h avant le rapport sexuel. Il faut toujours maintenir les deux prises d’après-rapport.
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PrEP à la demande : que faire en cas d’oubli ?
Comme nous vous le disions, vous devez prendre les comprimés à heure fixe. Sachez qu’une marge de plus ou moins deux heures est tolérée. Au-delà, il faut considérer qu’il y a oubli. Alors que faire dans cette situation ?
- Vous n’avez pas eu de rapport sexuel à risque => votre schéma est simplement interrompu. Il faut reprendre un schéma initial de zéro : 2 comprimés 24 à 2h avant le rapport puis les 2 prises espacées de 24h les unes des autres.
- Vous avez eu un rapport sexuel à risque => si vous vous êtes rendu compte trop tard que votre schéma était rompu, alors il faut réagir. Votre traitement n’a pas pu vous protéger et vous avez peut-être été exposé au virus. Il convient alors de vous rendre à l’hôpital en urgence pour y recevoir un TPE, Traitement Post-Exposition.
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Comment se faire prescrire la PrEP à la demande ?
Jusqu’à récemment, il n’était possible d’avoir une prescription PrEP qu’en se rendant à l’hôpital. Désormais, n’importe quel médecin peut faire une ordonnance pour ce traitement préventif. Cela permet de faciliter l’accès à la PrEP, laquelle permet d’éviter efficacement à de nombreuses personnes une infection par le virus du sida.
Ainsi, le parcours pour se faire prescrire la PrEP à la demande se fait généralement en 3 étapes :
- La 1ère consultation : vous pouvez consulter n’importe quel médecin. Votre médecin traitant, un médecin à l’hôpital ou encore un médecin d’un CeGIDD peut être un bon interlocuteur. Durant cette première prise de contact, le médecin évalue les risques que vous avez, dans votre situation personnelle, de contracter le VIH. Il prescrit aussi des examens tels qu’un dépistage IST (dont VIH) et un bilan rénal.
- La 2ème consultation : elle se fait 1 mois après. Elle permet au médecin de vérifier votre séronégativité et de s’assurer que vous n’avez pas d'IST ou d’hépatites (VHB, VHC, etc). Si les tests IST sont bons, il prescrit la PrEP pour 4 semaines.
- La 3ème consultation : elle a lieu 1 mois plus tard. Le médecin fait avec vous le bilan de ces 4 semaines sous PrEP. C’est notamment le moment d’évoquer les effets secondaires de la PrEP ressentis ou les difficultés rencontrées (oublis, etc). Le médecin prescrit un nouveau test IST puis vous fournit une prescription PrEP pour 3 mois.
Ensuite, le patient a un suivi médical tous les 3 mois. Ce check-up rigoureux permet de réaliser des dépistages réguliers et d’effectuer un suivi rénal puisqu’on sait que la PrEP peut entraîner des problèmes rénaux.
La PrEP à la demande suffit-elle pour être protégé ?
Bien que son efficacité soit prouvée par des études, la PrEP ne peut garantir une protection à 100 %. Comme pour tous les médicaments, il existe des petits couacs, des personnes sur lesquelles l’efficacité s’avère n’être que de 99,99%... Or, cela peut suffire pour contracter le virus. De plus, vous l’avez remarqué, le traitement nécessite une rigueur et une régularité sans faille ; une erreur peut ainsi arriver.
En cela, il est important de ne pas compter uniquement sur la PrEP à la demande. Vous pouvez associer la prise du traitement au port du préservatif. Il est aussi très important de continuer à effectuer régulièrement une sérologie VIH et un dépistage IST.
Comment dépister le VIH ?
Le virus de l’immunodéficience humaine peut être dépisté grâce à une prise de sang. Il faudra alors attendre au moins 6 semaines après la prise de risque pour réaliser votre bilan sanguin VIH (avant ça, le virus n’est pas encore détectable dans le sang par le test ELISA). En cas de résultat de sérologie HIV1 et HIV2 négatif, vous pouvez être rassuré.
Il est aussi possible de se faire dépister, 3 mois après la prise de risque, avec un TROD, Test Rapide d’Orientation Diagnostique. Il s’agit d’un test qui, grâce à une goutte de sang prélevée au bout du doigt, permet de rechercher les anticorps anti-VIH dans le sang. Le résultat est disponible en 15 minutes. Ces tests sont aussi vendus librement en pharmacie ; on parle alors d’autotests VIH. Les tests VIH en pharmacie permettent ainsi de faire un auto-dépistage seul, chez soi.
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Le terme exact pour parler d’une mycose génitale masculine (mycose du pénis) est balanite. En fait, cette affection est due à un champignon : le C. Albicans (dans de rares cas tropicalis et kruse) et se localise plutôt sur les muqueuses – le gland du pénis.