Qu’est-ce que la maladie de Lapeyronie ? Comment la traiter ?
09 octobre 2025
✓ Contenu validé par les médecins du comité scientifique de Charles.
La maladie de Lapeyronie est une maladie caractérisée par la formation de plaques fibreuses entre les corps caverneux du pénis et l’albuginée. En d’autres termes, l’homme se retrouve avec un pénis tordu et cela lui cause des douleurs au pénis lors de l’érection. Outre la douleur causée, la maladie peut créer une pression psychologique chez les hommes conduisant à une éjaculation précoce. Alors quelles sont les causes de cette pathologie ? Comment la traiter ? On vous explique tout.
Quels sont les symptômes de la maladie de Lapeyronie ?
La maladie de Lapeyronie est due au développement de tissu cicatriciel fibreux à l'intérieur du pénis. La plaque fibreuse se compose de collagène désorganisé et de fibrilles élastiques fragmentées. Elle a perdu son élasticité et, ainsi, on observe une déformation de la verge ou un pénis tordu. En cela, cette pathologie provoque une déviation du pénis et des érections douloureuses.
Les signes et symptômes de la maladie de Lapeyronie peuvent apparaître soudainement ou se développer progressivement. Les plus courants sont les suivants :
- Présence de tissu cicatriciel. Le tissu cicatriciel (plaques) associé à la maladie de Lapeyronie peut être ressenti sous la peau du pénis à travers la forme de morceaux plats ou d'une bande de tissu dur.
- Une courbure importante du pénis. Votre pénis peut être courbé vers le bas, vers le haut (dorsal) ou plié d'un côté. Dans certains cas, le pénis en érection peut avoir un rétrécissement, des entailles ou une apparence de sablier, avec une bande étroite et serrée autour de la tige.
- Problèmes d'érection. La maladie de Lapeyronie peut causer des problèmes pour obtenir ou maintenir une érection (impuissance, érection verticale, etc).
- Raccourcissement du pénis. Votre verge pourrait devenir plus courte puisque la maladie de Lapeyronie impacte la taille du pénis.
- Douleur du pénis. Vous pourriez avoir des douleurs péniennes, avec ou sans érection, affectant ainsi la sexualité.
- Difficultés pour la pénétration. La pénétration vaginale et la pénétration anale peuvent être compliquées, car le pénis courbé gêne les mouvements de va-et-vient.
La courbure associée à la maladie de Lapeyronie peut aussi s'aggraver progressivement. Cependant, à un moment donné, elle se stabilise (au bout de 18 mois environ). La douleur pendant les érections s'améliore généralement en l'espace d'un à deux ans. Toutefois, le tissu cicatriciel et la courbure demeurent.
Bon à savoir : Urofrance indique que la maladie touche “entre 3 et 8 % de la population générale”, avec un âge moyen autour de 50 ans.
Besoin de l'avis d'un médecin sexologue ?
Quelles sont les causes de la maladie de Lapeyronie ?
La cause de la maladie de Lapeyronie n'est pas complètement comprise. Toutefois, un certain nombre de facteurs semblent être impliqués. On pense que la maladie de Lapeyronie résulte généralement de blessures répétées au pénis (traumatismes).
Par exemple, le pénis peut être endommagé lors de rapports sexuels, d'activités sportives ou à la suite d'un accident. D'ailleurs, d’après Urofrance, un traumatisme coïtal est retrouvé dans 5 à 13 % des cas. Cependant, le plus souvent, aucun traumatisme spécifique au pénis n'est reconnu.
Au cours du processus de cicatrisation, des tissus cicatriciels se forment de manière désorganisée. Cela peut entraîner la formation d'un nodule (que vous pouvez sentir) ou le développement d'une courbure.
En plus du corps spongieux, chaque côté du pénis contient un corps caverneux. Ils contiennent de nombreux petits vaisseaux sanguins. Lors d’une excitation sexuelle, le flux sanguin vers ces chambres augmente. Lorsque les cavités se remplissent de sang, le pénis se dilate, se redresse et se raidit pour devenir une érection forte.
Dans la maladie de Lapeyronie, lorsque le pénis devient en érection, la région avec le tissu cicatriciel ne s'étire pas. Ainsi, le pénis se plie ou devient défiguré et éventuellement douloureux.
La maladie de Lapeyronie est-elle héréditaire ?
Chez certains hommes, la maladie de Lapeyronie apparaît graduellement. Elle ne semble alors pas être liée à une blessure. Les chercheurs tentent de déterminer si la maladie de Lapeyronie pourrait être liée à un caractère héréditaire ou à certains problèmes de santé.
En somme, il existe plusieurs facteurs de risques. Une blessure mineure au pénis n'entraîne pas toujours la maladie de Lapeyronie. Cependant, divers facteurs peuvent contribuer à une mauvaise cicatrisation et à l'accumulation de tissu cicatriciel qui pourraient jouer un rôle dans la maladie de Lapeyronie.
Il s'agit notamment de :
- L'hérédité. Si votre père ou votre frère est atteint de la maladie de Lapeyronie, vous avez un risque accru de la maladie.
- Les hommes présentant un trouble du tissu conjonctif semblent avoir un risque accru de développer la maladie de Lapeyronie. À titre d'exemple, un certain nombre d'hommes atteints de la maladie de Lapeyronie ont également un épaississement de la paume de la main qui fait que les doigts se replient vers l'intérieur (maladie de Dupuytren).
- La prévalence de la maladie de Lapeyronie augmente avec l'âge, surtout chez les hommes de plus de 55 ans.
Les médecins supposent également que la maladie de Lapeyronie puisse avoir une origine ischémique (diminution de l’apport sanguin dans les artères) ou auto-immune (liée au système immunitaire).
Besoin de l'avis d'un médecin sexologue ?
Quels sont les traitements de la maladie de Lapeyronie ?
Il existe plusieurs traitements possibles pour venir à bout de la maladie de Lapeyronie, comme les injections ou les ondes de choc.
Votre médecin (sexologue ou urologue) peut vous recommander une approche attentiste si l’incurvation de votre pénis n'est pas sévère et ne s'aggrave plus. Dans le cas où vous pouvez toujours avoir des érections et des rapports sexuels sans souffrance ou avec une douleur très légère.
Le médecin sexologue peut également vous orienter vers des médicaments. Un certain nombre de médicaments oraux ont été essayés pour traiter la maladie de Lapeyronie (Pentoxifylline par exemple). Toutefois, leur efficacité n'a pas été démontrée de façon constante. De plus, ils ne sont pas aussi efficaces que la chirurgie.
Dans certains cas, un traitement injecté directement dans le pénis peut réduire la courbure et la souffrance associées à la maladie de Lapeyronie. Les preuves de l'efficacité des injections péniennes sont limitées. Ces traitements peuvent également s'utiliser en association avec des médicaments oraux.
Ensuite, le médecin peut envisager un traitement par ondes de choc. Il permet une meilleure vascularisation et entraîne alors un effet analgésique, qui réduit les douleurs causées par la plaque fibreuse. Ce traitement a aussi un effet anti-inflammatoire.
Ainsi, cela peut permettre à certains hommes, freinés par la souffrance, de retrouver une vie sexuelle normale. Toutefois, ce traitement ne rectifie pas la courbure de la verge.
La chirurgie est-elle inévitable pour guérir la maladie de Lapeyronie ?
Il est fréquent que le traitement de la maladie repose sur une opération. Votre médecin pourrait en effet vous suggérer une intervention chirurgicale si la déformation de votre verge est grave, suffisamment gênante, ou si elle vous empêche d'avoir une vie sexuelle.
Les médecins ne recommandent habituellement pas le traitement chirurgical tant que vous n'avez pas eu une phase de stabilisation de la maladie. Le type de chirurgie utilisé dépendra de votre état.
Votre médecin tiendra compte de l'emplacement du tissu cicatriciel, de la gravité de vos symptômes et d'autres facteurs. Si vous n’avez pas un pénis circoncis, votre médecin pourrait vous recommander une circoncision (ablation du prépuce) pendant la chirurgie.
Comment bien vivre sa sexualité malgré la courbure induite par la maladie de Lapeyronie ?
Vivre pleinement sa sexualité malgré la courbure du pénis repose principalement sur l'acceptation de sa condition et l'adaptation de vos différentes pratiques.
En effet, la maladie de La Peyronie ne signifie pas forcément la fin d’une vie sexuelle épanouie. Beaucoup d’hommes (et de couples) apprennent à s’adapter et continuent d’avoir une sexualité satisfaisante. Voici des pistes pratiques :
🔹 1. Accepter et comprendre la maladie de Lapeyronie
- Informer son/sa partenaire : expliquer que la courbure est une condition médicale, non liée à un manque de désir ou de performance.
- Dédramatiser : certains couples trouvent que la courbure n’empêche pas le plaisir, et parfois elle peut même stimuler certaines zones.
- Psychologie : la confiance en soi joue énormément. Un accompagnement sexologique peut aider si l’anxiété ou la honte bloquent.
🔹 2. Adapter les positions sexuelles à la courbure du pénis
Selon l’orientation de la courbure (vers le haut, bas, côté), certaines positions facilitent la pénétration et limitent l’inconfort :
- Courbure vers le haut : le/la partenaire au-dessus permet de contrôler profondeur et angle.
- Courbure vers le bas : positions en levrette ou la partenaire allongée sur le ventre peuvent être plus confortables.
- Courbure latérale : positions sur le côté ou avec ajustement de hanche aident à suivre l’angle naturel.
👉 L’expérimentation et la communication sont essentielles.
🔹 3. Préserver le plaisir sans focaliser sur la pénétration en cas de maladie de Lapeyronie
- Rapports oraux, caresses, sextoys : enrichir la sexualité sans se limiter au rapport pénétratif.
- Focus sur la sensualité : massage, jeux érotiques, prolonger les préliminaires.
- Double stimulation (clitoridienne + pénétration) souvent plus importante pour le plaisir du/de la partenaire que la rectitude du pénis.
🔹 4. Gestion des douleurs dues à la maladie de Lapeyronie et confort
- Attendre la phase chronique (moins douloureuse) pour reprendre les rapports plus fréquents.
- Lubrifiants pour réduire les frottements et éviter les microtraumatismes.
- Si l’angoisse est forte : planifier des rapports dans un moment détendu, pas sous pression de performance.
🔹 5. Quand demander de l’aide en cas de maladie de Lapeyronie
- Si la pénétration devient impossible.
- Si la gêne psychologique prend le dessus (dévalorisation, évitement sexuel).
- Si la partenaire souffre aussi de frustration → consultation en couple avec un sexologue ou un urologue-andrologue.
En résumé :
- La courbure n’empêche pas la sexualité, mais invite à explorer d’autres formes de plaisir et à adapter les positions.
- La clé est la communication ouverte et la créativité dans la vie intime.
Sources :
Vous en savez désormais davantage sur la maladie de Lapeyronie. Vous avez des questions ? N’hésitez pas à consulter un médecin sexologue en ligne sur Charles.
Besoin de l'avis d'un médecin sexologue ?
À voir aussi
La perte de sensation du pénis est un symptôme fréquent, mais souvent têtu, qui peut avoir un impact majeur sur la vie sexuelle et le bien-être psychologique. Ce trouble, aussi appelé hypoesthésie pénienne, peut avoir de multiples origines, physiques ou psychologiques. Comprendre ses causes est la première étape vers une prise en charge efficace.
Les problèmes d’érection à 50 ans concernent de nombreux hommes. Ils ne sont ni une fatalité, ni une honte. Comprendre leurs causes et savoir comment y remédier permet souvent de retrouver une vie sexuelle satisfaisante.
Les médicaments de l’érection sont aujourd’hui la principale solution pour traiter les troubles de l’érection. Utilisés par des millions d’hommes dans le monde, ils permettent de retrouver une vie sexuelle satisfaisante lorsqu’ils sont bien prescrits et utilisés.
Comment ne plus bander mou ? Vous pouvez tout d’abord vous rapprocher d’un médecin si cela vous préoccupe ! Ensuite, rappelons un point important : on parle de problèmes d’érection uniquement si ce problème persiste depuis plus de 3 mois. En tout cas, rappelez vous que l’hygiène de vie est fondamentale : alimentation, sommeil, pratique sportive et/ou physique régulière ; essayez au maximum de vous éloigner des sources de stress ou d’anxiété. Découvrons ensemble les causes et solutions pour ne plus bander mou.
Un problème d’érection peut affecter la vie sexuelle des hommes (ou du couple) et est souvent à l’origine d’une détresse psychologique. Pour comprendre la dysfonction érectile ou l’impuissance, il est important de rappeler qu’il s’agit d’une pathologie extrêmement commune, comme le montrent les chiffres des troubles de l’érection. Elle touche près de 4 millions d’hommes en France. Comment vaincre ce tabou qui entoure la sexualité des hommes ? Et surtout, quand parler d’un trouble de l’érection ?
Aujourd’hui, nous allons vous expliquer pourquoi les pénis n’ont pas tous la même taille au repos, et pourquoi cela n’est pas forcément représentatif de la taille du pénis en érection ! En fait, il existe deux types de pénis : le pénis de sang et le pénis de chair. On fait le point avec le médecin sexologue, Gilbert Bou Jaoudé.
Comment fonctionne l’érection ? Parmi tous les phénomènes sexuels dans notre corps, le mécanisme de la verge en érection est celui qu’on connaît le mieux. Et tant mieux, car cela a permis aux médecins de trouver des solutions efficaces contre les problèmes d’érection. Alors quels sont précisément ses mécanismes ? On vous dit tout.
Pourquoi l’érection retombe lors du rapport ? Tous les hommes auront un jour une panne sexuelle ! Mais dès lors que ce problème devient systématique ou trop fréquent, et qu’il constitue une gêne pour la sexualité, alors consulter un médecin sexologue peut être intéressant. On fait le point sur les causes possibles de la panne sexuelle et les solutions possibles.
Les problèmes d’érection font partie des troubles sexuels les plus fréquents – y compris chez les hommes jeunes.
Contre une idée fausse, les troubles de l’érection ne concernent pas uniquement les hommes de 50 ans ; on estime que près de 25% des hommes de moins de 30/35 ans pourraient être concernés par cette dysfonction.
