Cancer de la prostate : symptômes, évolution et traitements

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Le cancer de la prostate, ou adénocarcinome prostatique, est une maladie qui, prise en charge précocement, se soigne plutôt bien. Toutefois, étant généralement asymptomatique au début, il n’est pas facile de diagnostiquer la maladie aux prémices de son développement. Lorsque la douleur à la prostate se fait ressentir, c’est que la maladie est déjà bien installée. Alors comment la reconnaître et la dépister ? Quels sont ses traitements ? Peut-on en guérir ? On vous dit tout.
Qu'est-ce que le cancer de la prostate ?

Le cancer de la prostate est une tumeur maligne qui se développe dans la prostate, qui appartient à l'appareil génital masculin comme le pénis ou les testicules. Dans 95 % des cas, il s’agit d’un adénocarcinome prostatique.
Il s’agit du cancer le plus fréquent chez l’homme, et dans toute la population. Le cancer de la prostate est assez rare avant 50 ans, puis son incidence augmente avec l’âge. L’âge moyen au moment du diagnostic se situe autour de 65-70 ans.
Bon à savoir : en France, selon l'Institut Curie, on dénombre environ 60 000 nouveaux cas par an et environ 8 000 décès liés au cancer de la prostate chaque année.
Étant souvent asymptomatique au début, le cancer de la prostate peut être découvert de manière fortuite, lors d’un bilan de santé complet. Ce sont généralement une anomalie au toucher rectal ou une mesure du taux de PSA de la prostate qui mettent le médecin sur la piste d’un cancer.
Pour confirmer le diagnostic, il faut réaliser une échographie transrectale ou une biopsie prostatique. En effet, un gonflement de la prostate peut n’être qu’une hypertrophie prostatique, tandis qu’un taux de PSA élevé peut résulter d’un massage prostatique récent.
Le cancer de la prostate suit une évolution lente, sur plusieurs années, ce qui permet bien souvent de le soigner correctement.
Quels sont les symptômes du cancer de la prostate ?
Comme nous vous le disions, le cancer de la prostate évolue souvent sans symptômes aux premiers stades, ce qui explique qu’il soit parfois découvert lors d’un dépistage (dosage du PSA, toucher rectal). Quand des signes apparaissent, ils sont liés à l’évolution de la tumeur ou à ses complications.
Symptômes urinaires possibles du cancer de la prostate
Ils ressemblent à ceux d’une hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) :
- Besoin fréquent d’uriner, surtout la nuit (nycturie).
- Jet urinaire faible ou interrompu.
- Difficulté à démarrer la miction, impression de ne pas vider complètement la vessie.
- Brûlures ou douleurs à la miction (plus rare).
- Présence de sang dans les urines (hématurie) ou présence de sang dans le sperme (hémospermie).
Symptômes liés à une extension locale du cancer de la prostate
- Douleur ou gêne dans le bas-ventre, le bassin ou le bas du dos.
- Douleur à l’éjaculation.
Symptômes d’un cancer de la prostate avancé ou métastatique
- Douleurs osseuses (hanche, dos, côtes) liées aux métastases osseuses.
- Fatigue, perte de poids, anémie.
- Œdème des jambes ou du scrotum (si obstruction lymphatique).
⚠️ À retenir : la plupart de ces symptômes ne sont pas spécifiques au cancer de la prostate et sont souvent dus à une affection bénigne (notamment l’HBP). Seul un diagnostic médical (examen clinique, dosage du PSA, imagerie, biopsie) permet de confirmer la présence d’un cancer.
Quelle est l'espérance de vie d’un patient atteint d’un cancer de la prostate ?

En France, le taux de survie 5 ans après un diagnostic de cancer de la prostate est de 80 % en moyenne. Toutefois, l’espérance de vie d’un patient dépend de différents facteurs, dont le stade d’évolution de la maladie.
Plus le cancer est étendu, plus l’espérance de vie est moindre. Ainsi, les médecins considèrent trois stades d’évolution :
| Stade localisé (stade 1 et 2) | La maladie ne touche que la prostate. |
| Stade localement avancé (stade 3 et 4) | La maladie a gagné les ganglions lymphatiques. |
| Stade métastatique | La maladie touche d’autres organes (foie, poumons...). |
Au stade localement avancé, le taux de survie à 5 ans est de 95 %. Au stade métastatique, il tombe à 50 %. Toutefois, gardez bien en tête que ces chiffres ne sont que des statistiques. Ils ne sont pas forcément le reflet de votre réalité, car beaucoup de facteurs sont à prendre en compte dans l’évaluation de l’espérance de vie d’un patient. N’hésitez pas à en discuter avec un médecin.
Enfin, rappelons que le cancer de la prostate suit une évolution lente et qu’il se guérit plutôt bien, surtout en cas de prise en charge précoce.
Comment se caractérise le stade 4 du cancer de la prostate ?

Le stade 4 du cancer de la prostate se caractérise par une tumeur qui s’est propagée au-delà de la prostate vers les ganglions lymphatiques voisins et/ou à distance (métastases, le plus souvent osseuses).
Au début de son développement, le cancer de la prostate n’occasionne aucun symptôme. Toutefois, lorsque le cancer atteint un stade avancé (stade 3 et 4), la tumeur grossit et commence à comprimer l’urètre. Le patient constate alors des troubles urinaires. Cela peut être des difficultés à uriner, une nécessité de pousser, des envies fréquentes ou encore des douleurs mictionnelles dues à une inflammation de l’urètre.
Si vous présentez ces symptômes, cela ne veut pas forcément dire que vous souffrez d’un cancer de la prostate de stade avancé. En effet, une simple hypertrophie bénigne de la prostate provoque des symptômes similaires. Il convient donc de poser un diagnostic avec un médecin qualifié, en détaillant bien tous les symptômes du cancer de la prostate.
Ensuite, précisons que, dans le cas d’un cancer de la prostate de stade avancé, les symptômes urinaires peuvent s’accompagner de sang dans les urines ou dans le sperme (hémospermie ou sperme marron), d’une douleur à l’éjaculation ou de douleurs dans le bassin et les hanches.
Sur le même sujet : comment vider la prostate ?
Quel est le traitement du cancer de la prostate ?

Le traitement du cancer de la prostate repose souvent sur la prostatectomie ou la radiothérapie. Toutefois, il est choisi en fonction de votre état de santé générale et du stade de d’évolution de la maladie ainsi que de son agressivité.
Parfois, le médecin recommande une prostatectomie, c’est-à-dire une ablation totale de la prostate. S’il permet d’éliminer la tumeur et les cellules cancéreuses, ce traitement radical n’est pas sans risque. Des problèmes d’érection ou une impuissance peuvent apparaître après une opération de la prostate, car l’intervention chirurgicale se fait au plus près des nerfs érecteurs. En cela, il n’est pas exclu que le chirurgien doive endommager ou détruire lesdits nerfs. De plus, il y a bien souvent une incontinence urinaire dans les semaines qui suivent l’opération.
Dans certains cas, la radiothérapie est conseillée. Là aussi, il existe un risque de troubles de l’érection. En cas de curiethérapie (radiothérapie par voie interne), il faut ajouter un risque d’infections urinaires.
Ces traitements ont aussi un impact sur la fertilité de l’homme. En cela, il peut être intéressant de mettre en place des mesures de conservation de la fertilité chez les hommes souhaitant être père dans le futur.
Ensuite, les médecins peuvent aussi suggérer une hormonothérapie ou un traitement par ultrasons qui permet de nécroser la tumeur sans effets secondaires. Toutefois, ce dernier traitement n’est efficace que pour les cancers localisés et peu agressifs.
Quel que soit le traitement choisi conjointement avec votre médecin, un suivi médical rapproché est nécessaire pour éviter une récidive.
Sources :
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