Petite éjaculation : causes, diagnostic et traitements possibles

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La petite éjaculation, aussi appelée hypospermie, désigne une quantité de sperme émise lors de l’éjaculation inférieure à la normale. Ce phénomène, parfois décrit comme une micro éjaculation ou une mini éjaculation, peut avoir plusieurs origines, physiques ou psychologiques et mérite une attention médicale lorsqu’il persiste.

On parle de petite éjaculation ou d’hypospermie lorsque le volume est inférieur à 1,5 ml, selon les critères de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En effet, la quantité moyenne de sperme émise lors d’une éjaculation varie entre 2 et 6 millilitres.

Il ne faut pas confondre petite éjaculation et éjaculation précoce :

• Dans la petite éjaculation, le problème concerne le volume de sperme émis.
• Dans l’éjaculation précoce, le problème concerne le temps avant l’éjaculation.

Les termes populaires comme « peu de sperme », « micro éjaculation » ou « mini éjaculation » décrivent donc la même réalité médicale : une éjaculation quantitativement faible, mais pas forcément anormale si elle reste occasionnelle.

Quand faut-il s’inquiéter ?

Une consultation médicale est recommandée si :

• Le volume de sperme reste faible sur plusieurs éjaculations successives.
• Vous constatez un changement soudain du volume émis.
• Vous avez des difficultés à concevoir un enfant.
• L’éjaculation s’accompagne d’autres symptômes (douleur, absence d’orgasme, sperme trouble ou teinté de sang).

Bon à savoir : dans une étude de population générale en Europe, environ 10,2 % des hommes (31/304) avaient un volume de sperme < 1,5 mL (donc hypospermie) selon les critères OMS.

Les causes possibles d’une petite éjaculation sont multiples et peuvent être physiologiques, hormonales, mécaniques ou psychologiques.

• Troubles prostatiques : une inflammation ou une chirurgie de la prostate peut altérer la production de liquide séminal.
• Anomalie des vésicules séminales : responsables de 70 % du volume du sperme, elles peuvent être obstruées ou sous-développées.
• Éjaculation rétrograde : le sperme remonte vers la vessie au lieu d’être expulsé vers l’extérieur.
• Blocage des canaux déférents : une obstruction empêche le passage du sperme.
• Prise de certains médicaments : notamment des antidépresseurs, des alpha-bloquants ou des traitements pour l’hypertension.

Un déséquilibre hormonal peut réduire la production de sperme. Les hormones impliquées :

Le stress, la fatigue, la dépression ou une mauvaise estime de soi peuvent influencer la qualité de l’éjaculation. Certains hommes rapportent une impression de « mini éjaculation » lorsqu’ils se sentent tendus ou lorsqu’ils ont peur de « mal faire ».

• Le vieillissement réduit naturellement la production de liquide séminal.
• Une déshydratation chronique, un excès d’alcool, une alimentation pauvre en nutriments ou encore le tabac peuvent aussi contribuer à une hypospermie.

Le diagnostic repose sur plusieurs étapes simples réalisées par un médecin sexologue ou andrologue.

a. L’interrogatoire médical

Le médecin cherche à comprendre :

• Depuis quand le problème est présent.
• S’il est constant ou intermittent.
• S’il existe d’autres troubles sexuels associés (libido, érection, orgasme).
• Les antécédents médicaux, chirurgicaux ou médicamenteux.

b. Le spermogramme

C’est l’examen de référence. Il analyse :

• Le volume de sperme émis.
• La concentration en spermatozoïdes.
• Leur mobilité et leur morphologie.

Un volume inférieur à 1,5 ml confirme l’hypospermie. Si le nombre de spermatozoïdes est également bas, on parlera d’oligospermie, ce qui peut affecter la fertilité.

c. Les examens complémentaires

Selon les résultats, d’autres tests peuvent être prescrits :

• Échographie pelvienne pour vérifier la prostate et les vésicules séminales.
• Analyse hormonale (testostérone, FSH, LH, prolactine).
• Recherche d’éjaculation rétrograde (analyse d’urine après éjaculation).

Le traitement dépend avant tout de la cause identifiée.

a. Traitements médicaux

• Troubles prostatiques : traitement anti-inflammatoire ou chirurgie si nécessaire.
• Causes hormonales : un traitement substitutif à base de testostérone ou de FSH peut être proposé sous contrôle médical.
• Éjaculation rétrograde : certains médicaments (comme la pseudoéphédrine) peuvent aider à restaurer l’éjaculation normale.
• Infections : une antibiothérapie ciblée peut être prescrite si une prostatite ou une infection des voies génitales est détectée.

b. Accompagnement psychologique

Un soutien psychologique ou une thérapie sexologique peut aider à relâcher la tension et à rétablir une meilleure perception du corps et du plaisir. Des exercices de relaxation, la méditation ou des séances de couple peuvent également être bénéfiques.

c. Mesures naturelles et hygiéno-diététiques

Quelques habitudes simples peuvent améliorer la qualité du sperme :

• Hydratation suffisante (1,5 à 2 L d’eau par jour).
• Réduction de l’alcool et du tabac.
• Sommeil réparateur et gestion du stress.
• Activité physique régulière (améliore la circulation et la production hormonale).
• Alimentation équilibrée, riche en zinc, sélénium et oméga-3 : fruits de mer, œufs, noix, graines de courge, légumineuses, poissons gras.

d. En cas d’infertilité

Si la petite éjaculation empêche la conception, des solutions médicales existent :

• Stimulation hormonale.
• Prélèvement de sperme directement dans les testicules pour une insémination artificielle ou une fécondation in vitro (FIV).

En conclusion, avoir peu de sperme ou une petite éjaculation n’est pas toujours grave, mais cela peut être le signe d’un trouble sous-jacent. Un diagnostic précis permet d’identifier la cause et d’adopter le traitement adapté — qu’il soit hormonal, médicamenteux ou psychologique.

Sources : 

• https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_sur_les_causes_d_infertilite.pdf
• https://www.urofrance.org/wp-content/plugins/akn/extracted/3247/81089/FR/1633076/main.pdf
• https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC4251278/
• https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC8706130/

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