Masturbation et éjaculation précoce : causes, effets et solutions

✓ Contenu validé par les médecins du comité scientifique de Charles.

La masturbation est une pratique sexuelle naturelle, fréquente et bénéfique à bien des égards. Mais beaucoup d’hommes se demandent si elle peut avoir un lien avec l’éjaculation précoce. Est-ce qu’une masturbation trop rapide peut entretenir le problème ? À l’inverse, est-ce qu’elle peut aider à mieux contrôler son éjaculation ? Voici un décryptage complet, basé sur les connaissances médicales actuelles et les observations des sexologues.

Il n’existe aucune preuve scientifique directe que la masturbation provoque à elle seule une éjaculation précoce. Cependant, certaines habitudes de masturbation peuvent favoriser l’apparition ou le maintien du trouble.

🔹 Les effets d’une masturbation « pressée »

De nombreux hommes apprennent à se masturber rapidement, souvent en secret ou avec la peur d’être surpris. Ce réflexe peut conditionner le corps à éjaculer vite, avant même que le plaisir ne soit pleinement installé. Avec le temps, cette habitude crée une association entre excitation et vitesse, ce qui rend difficile le contrôle lors des rapports sexuels.

Conséquences possibles d’une masturbation trop rapide :

• Diminution du seuil d’excitation nécessaire pour éjaculer.
• Réflexe conditionné d’éjaculation dès les premières stimulations.
• Difficulté à maintenir une excitation prolongée pendant un rapport.

🔹 La masturbation excessive

Une masturbation trop fréquente (plusieurs fois par jour, sans réel désir) peut aussi avoir des effets négatifs :

• Fatigue physique ou psychologique.
• Hypersensibilité du gland ou, au contraire, désensibilisation.
• Culpabilité ou anxiété, pouvant aggraver l’éjaculation précoce.

💡 En résumé : ce n’est pas la masturbation en soi qui est problématique, mais la manière dont elle est pratiquée.

Bon à savoir : selon une enquête Ifop, 71 % des hommes sexuellement actifs ont reconnu avoir « éjaculé trop rapidement lors de rapports sexuels au cours des 12 derniers mois ».

Oui, pratiquée correctement, la masturbation peut devenir un outil thérapeutique efficace pour reprendre le contrôle de son éjaculation.

🔹 Réapprendre à connaître son corps

La masturbation consciente permet d’apprendre à reconnaître les signes avant l’éjaculation (appelés “point de non-retour”). Le but est d’apprendre à ralentir, respirer et relâcher la pression pour retarder l’éjaculation.

Techniques utiles :

• La méthode du stop and go : arrêter la stimulation juste avant l’éjaculation, attendre que la tension retombe, puis recommencer.
• La technique du squeeze : comprimer légèrement la base du gland pour diminuer l’excitation.
• La respiration profonde : aide à réduire la tension musculaire et à retarder l’éjaculation.

🔹 Utiliser la masturbation comme un entraînement

Les sexologues recommandent parfois des exercices de masturbation progressive, à effectuer seul ou en couple. L’objectif : augmenter progressivement le temps avant éjaculation.

💡 Astuce : utiliser un lubrifiant peut aider à reproduire des sensations proches du rapport sexuel et à améliorer la maîtrise du rythme.

Bon à savoir : selon une enquête de IFOP (décembre 2016 – janvier 2017), chez les hommes âgés de 18-69 ans en France, 75 % ont déclaré s’être masturbés « au moins une fois au cours de leur vie ».

C’est une astuce couramment évoquée et elle peut effectivement fonctionner… dans certains cas.

🔹 Pourquoi cela peut aider

Après une éjaculation, le corps connaît une phase réfractaire, c’est-à-dire un laps de temps durant lequel l’excitation est moins intense. Ainsi, si un homme se masturbe 1 à 2 heures avant un rapport, il peut avoir :

• un niveau d’excitation initial plus bas,
• un contrôle plus facile pendant l’acte,
• et donc une durée de rapport prolongée.

🔹 Mais attention à certaines limites

• Si la masturbation est trop rapprochée du rapport (moins d’une heure avant), l’érection peut être plus difficile à maintenir.
• Cette méthode ne résout pas la cause du trouble, elle agit seulement sur le symptôme.
• Utilisée trop souvent, elle peut devenir une béquille psychologique et renforcer la dépendance à un rituel pour “tenir”.

💡 Conclusion : utile ponctuellement, mais pas une solution durable. Mieux vaut s’en servir comme d’un complément à un travail de fond sur la maîtrise éjaculatoire.

La qualité de la masturbation joue un rôle clé dans la gestion de l’éjaculation.

🔹 Adopter une masturbation “consciente”

Il ne s'agit pas d'arrêter la masturbation, mais plutôt de la pratiquer différemment. En effet, prenez le temps de transformer la masturbation en un moment d’exploration et non en une décharge rapide.

Conseils pratiques :

• Créez un environnement calme, sans précipitation.
• Utilisez une stimulation lente, avec des pauses.
• Concentrez-vous sur vos sensations corporelles plutôt que sur les images mentales.
• Respirez profondément et détendez le plancher pelvien.

🔹 Allonger progressivement le temps de masturbation

L’objectif est d’augmenter le temps de stimulation avant éjaculation. Cela entraîne le cerveau et le corps à décorréler le plaisir immédiat de la décharge.

🔹 Intégrer le travail du corps

Certains exercices physiques peuvent aider à renforcer le contrôle éjaculatoire :

• Exercices de Kegel (contraction du muscle périnéal).
• Yoga ou respiration diaphragmatique pour mieux gérer la tension.
• Relaxation musculaire pour diminuer l’excitation physique excessive.

🔹 Quand consulter ?

Si malgré tout, l’éjaculation précoce persiste, il est conseillé de consulter un médecin sexologue. Ce trouble peut avoir des causes :

• psychologiques (stress, anxiété, peur de l’échec),
• neurologiques,
• ou hormonales.

Un professionnel pourra proposer :

• une thérapie comportementale et sexuelle,
• un traitement médicamenteux temporaire,
• ou un accompagnement de couple.

À retenir : 

• La masturbation rapide et compulsive peut entretenir un réflexe d’éjaculation précoce.
• Pratiquée lentement et consciemment, elle devient un outil de rééducation sexuelle.
• Se masturber avant un rapport peut aider à gagner en contrôle, mais ce n’est pas une solution durable.
• Un travail régulier sur la respiration, la relaxation et le rythme est la clé d’une meilleure maîtrise.

Sources : 

• https://www.ifop.com/wp-content/uploads/2019/10/charles-cp-ejacpre_v4_2019_10.10.pdf
• https://www.ifop.com/wp-content/uploads/2018/03/3931-1-study_file.pdf

👉 Si vous souffrez d’éjaculation précoce ou que vous souhaitez en parler en toute confidentialité, n’hésitez pas à consulter un médecin sexologue sur Charles.co. Nos spécialistes peuvent vous aider à retrouver confiance et contrôle, grâce à un accompagnement médical et psychologique personnalisé.