Éjaculation précoce : traitements et solutions efficaces pour reprendre le contrôle

✓ Contenu validé par les médecins du comité scientifique de Charles.

L’éjaculation précoce est l’un des troubles sexuels masculins les plus fréquents, mais aussi l’un des plus traitables. Si elle peut être source de frustration et impacter la vie de couple, il existe aujourd’hui de nombreuses solutions médicales et comportementales permettant de retrouver une sexualité épanouie. Cet article fait le point complet sur les traitements les plus efficaces disponibles en France.

Les médicaments sont souvent la première étape du traitement, notamment lorsque l’origine est biologique (hypersensibilité, trouble neurochimique, etc.). Ils permettent de prolonger le délai avant l’éjaculation et d’améliorer le contrôle.

🔹 Les antidépresseurs ISRS à action courte

Le médicament le plus utilisé est la dapoxétine (Priligy®).

• Mode d’action : augmente le taux de sérotonine dans le cerveau, ce qui retarde le réflexe éjaculatoire.
• Utilisation : prise à la demande, 1 à 3 heures avant le rapport sexuel.
• Avantage : efficace dès la première prise, avec peu d’effets secondaires.
• Effets secondaires possibles : nausées, vertiges légers, maux de tête.

💡 Ce traitement est actuellement le seul médicament spécifiquement approuvé en Europe pour l’éjaculation précoce.

🔹 Les antidépresseurs ISRS utilisés hors AMM

Certains antidépresseurs comme la paroxétine, la sertraline ou la fluoxétine sont parfois prescrits à faibles doses sur une base quotidienne.

• Objectif : retarder l’éjaculation en modulant la sérotonine.
• Durée d’action : nécessite plusieurs semaines avant d’être pleinement efficace.
• Indiqué pour les formes chroniques ou associées à une anxiété importante.

🔹 Les anesthésiques locaux

Les crèmes ou sprays à base de lidocaïne ou prilocaïne (type Fortacin®) permettent de diminuer la sensibilité du gland.

• Utilisation : application sur le gland 10 à 15 minutes avant le rapport, puis essuyage pour éviter l’effet sur le ou la partenaire.
• Avantage : action rapide et ciblée.
• Inconvénient : perte de sensations si le dosage est trop fort.

🔹 Les inhibiteurs de la PDE5

Les médicaments destinés à traiter la dysfonction érectile comme le sildénafil (Viagra®) ou le tadalafil (Cialis®) peuvent aider certains hommes souffrant d’éjaculation précoce secondaire.

• Mode d’action : favorisent la détente et diminuent l’anxiété de performance.
• Indiqué quand l’éjaculation rapide est associée à une érection instable.

⚠️ Tous ces traitements nécessitent une prescription médicale et un suivi régulier pour ajuster la posologie et surveiller les effets secondaires.

Bon à savoir : d’après une étude commandée par IFOP pour Charles.co (1 957 hommes français âgés de 18 ans et plus, avril 2019) : « l'éjaculation précoce touche presque 1 homme sur 3 au cours de sa vie ».

Dans la majorité des cas, l’éjaculation précoce est aussi liée à des facteurs psychologiques : stress, anxiété de performance, schémas de stimulation trop rapides… Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) offrent d’excellents résultats, souvent durables.

🔹 Thérapie comportementale et cognitive (TCC)

Cette approche aide à :

• Identifier les pensées automatiques négatives (“je ne vais pas tenir”, “je vais la décevoir”) ;
• Apprendre à restructurer ces pensées ;
• Développer des stratégies pour mieux gérer l’excitation et reprendre confiance.

🔹 Thérapie de couple

Lorsque la communication sexuelle est difficile, la thérapie de couple permet de :

• Rétablir un climat de confiance ;
• Travailler sur le rythme et la durée des rapports ;
• Favoriser une sexualité plus diversifiée et moins centrée sur la performance.

🔹 Exercices de contrôle éjaculatoire

Ces exercices visent à rééduquer la réponse corporelle.

Les plus connus :

• Méthode “stop and start” : s’arrêter juste avant l’éjaculation, respirer, puis reprendre lentement ;
• Méthode du “squeeze” : appliquer une légère pression sur la base du gland pour faire redescendre l’excitation ;
• Entraînement à la masturbation lente, seul ou en couple, en se concentrant sur les sensations plutôt que sur l’objectif d’orgasme.

🧠 Ces techniques, pratiquées régulièrement, permettent souvent de gagner en endurance sexuelle et de réduire l’anxiété liée à la performance.

Certaines solutions non médicamenteuses peuvent renforcer l’efficacité des traitements médicaux.

🔹 Préservatifs retardants

Ils contiennent une fine couche d’anesthésiant local à l’intérieur du préservatif, ce qui aide à diminuer la sensibilité du gland.

• Avantage : faciles d’accès, sans ordonnance.
• Inconvénient : effet parfois trop fort, nécessitant des essais pour trouver le bon modèle.

🔹 Compléments alimentaires

Certains compléments contiennent du zinc, du magnésium, ou des plantes adaptogènes comme la Rhodiola rosea ou le Ginseng. Ils peuvent améliorer la vitalité et réduire le stress, mais ne remplacent pas un traitement médical.

🔹 Techniques de relaxation

La relaxation, la méditation ou la cohérence cardiaque permettent de diminuer le stress et d’améliorer la conscience corporelle. Objectif : réduire l’hyperexcitabilité et mieux percevoir les signaux d’approche de l’éjaculation.

🔹 Activité physique régulière

Le sport stimule la production de testostérone et améliore la circulation sanguine, deux éléments essentiels pour la santé sexuelle.

Les études montrent que l’association de plusieurs approches est la plus efficace :

• Un traitement médicamenteux pour obtenir un contrôle rapide ;
• Une thérapie comportementale pour agir sur les causes psychologiques ;
• Des changements de mode de vie pour consolider les résultats à long terme.

💬 En moyenne, 70 à 80 % des patients observent une amélioration significative après quelques semaines, surtout lorsqu’ils sont suivis régulièrement par un professionnel de santé.

Chaque cas d’éjaculation précoce est unique : un diagnostic personnalisé est donc essentiel. Le rôle du médecin sexologue est de déterminer les causes exactes et de proposer un plan de traitement sur mesure.

En conclusion, l’éjaculation précoce se soigne dans la grande majorité des cas. Entre médicaments efficaces, thérapies ciblées et exercices pratiques, chaque homme peut trouver une solution adaptée à son rythme et à sa situation.

Sources : 

• https://www.urofrance.org/fileadmin/documents2/data/PF/2017/69364/FR/1123748/main.pdf
• https://www.ifop.com/wp-content/uploads/2019/10/charles-cp-ejacpre_v4_2019_10.10.pdf

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