Prostatectomie : traitements, suivi et conséquences après l’opération

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La prostatectomie est une intervention chirurgicale importante, souvent réalisée dans le cadre d’un cancer de la prostate. Elle soulève de nombreuses questions sur la sexualité, le suivi médical ou encore la continence urinaire. Cet article fait le point de manière claire et détaillée.
Quel est le traitement de l'impuissance après une prostatectomie ?

L’une des principales conséquences de la prostatectomie est la dysfonction érectile. En effet, les nerfs responsables de l’érection passent très près de la prostate et peuvent être endommagés lors de l’opération.
Pourquoi l’impuissance peut survenir après une prostatectomie ?
- Section ou étirement des nerfs érectiles pendant l’intervention.
- Réduction de la vascularisation du pénis.
- Facteurs psychologiques (stress, anxiété, perte de confiance).
Bon à savoir : une étude indique qu’à 18 mois ou plus après l’opération, le taux d’impuissance chez les hommes était d’environ 60 %.
Quels sont les traitements disponibles pour l’impuissance après une prostatectomie ?
Plusieurs options permettent d’améliorer la récupération sexuelle après une prostatectomie :
- Médicaments de l’érection oraux (inhibiteurs de la PDE5) : sildénafil (Viagra®), tadalafil (Cialis®), vardenafil (Levitra®). Efficaces chez de nombreux hommes, à condition que les nerfs n’aient pas été trop endommagés.
- Injections intracaverneuses : alprostadil, utilisé en cas d’échec des comprimés. Action directe sur la dilatation des vaisseaux sanguins.
- Pompes à dépression (vacuum) : appareils mécaniques créant une érection par effet de succion. Utilisables à la demande, sans effets secondaires systémiques.
- Implants péniens : indiqués en dernier recours, ils offrent une rigidité permanente ou à la demande.
Un programme de rééducation érectile précoce est recommandé par les urologues pour favoriser la récupération. Cela peut inclure une combinaison de comprimés, pompes et exercices.
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Faut-il surveiller le taux de PSA après une prostatectomie ?

Le PSA (antigène spécifique de la prostate) est une protéine produite par les cellules de la prostate. Après une prostatectomie totale, la prostate est retirée et donc le taux de PSA doit théoriquement être indétectable.
Pourquoi faut-il surveiller le PSA après une prostatectomie ?
- Détecter une récidive locale (persistance de cellules cancéreuses).
- Identifier une évolution métastatique.
- Adapter la prise en charge (radiothérapie complémentaire, hormonothérapie).
| Période après prostatectomie | Fréquence du dosage PSA |
| 3 à 6 mois après l’opération | Tous les 3 à 6 mois |
| 2 à 5 ans après | Tous les 6 mois |
| Après 5 ans | 1 fois par an |
Un taux de PSA qui remonte après l’opération doit alerter et conduire à des examens complémentaires (IRM, PET-scan, biopsie éventuelle).
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Dans quels cas faut-il réaliser une prostatectomie radicale ou totale ?

La prostatectomie radicale consiste à retirer la totalité de la prostate, les vésicules séminales et parfois les ganglions lymphatiques voisins. C’est une intervention lourde mais efficace dans certains cas.
Indications principales de la prostatectomie radicale
- Cancer de la prostate localisé (T1 à T2) chez un patient dont l’espérance de vie dépasse 10 ans.
- Cancer localement avancé (T3) dans certains cas, si l’ablation complète est possible.
- Patients en bonne condition physique, sans contre-indication chirurgicale.
Alternatives à la prostatectomie radicale
- Surveillance active : adaptée aux cancers peu agressifs chez les hommes âgés.
- Radiothérapie externe ou curiethérapie.
- Hormonothérapie dans les formes avancées ou métastatiques.
À retenir : la prostatectomie radicale n’est pas systématique. Elle doit être décidée au cas par cas après discussion avec l’urologue et en réunion de concertation pluridisciplinaire.
Bon à savoir : en France, on estime qu’il y a près de 20 000 prostatectomies totales par an.
L'incontinence urinaire est-elle inévitable après une prostatectomie ?

L’incontinence urinaire est l’une des complications redoutées après une prostatectomie. Elle n’est cependant pas inévitable et s’améliore dans la majorité des cas.
Pourquoi l’incontinence urinaire survient-elle après une prostatectomie ?
Évolution habituelle de l’incontinence urinaire après une prostatectomie
- Incontinence transitoire fréquente dans les semaines suivant l’opération.
- Amélioration progressive chez la plupart des patients dans les 6 à 12 mois.
- Environ 5 à 10 % des hommes présentent une incontinence persistante à long terme.
Moyens pour améliorer la continence urinaire après une prostatectomie
- Rééducation périnéale (exercices de Kegel) encadrée par un kinésithérapeute.
- Rééducation comportementale : éviter café, alcool, sodas.
- Traitements chirurgicaux (bandelettes sous-urétrales, sphincter artificiel) en cas de persistance.
Bon à savoir : une rééducation précoce et régulière permet de retrouver une bonne continence dans la grande majorité des cas.
En conclusion, la prostatectomie est une chirurgie efficace dans le traitement du cancer de la prostate, mais elle peut entraîner des conséquences importantes sur la sexualité et la continence. Le suivi médical, notamment du PSA, ainsi que la rééducation sont essentiels pour améliorer la qualité de vie après l’opération.
Sources :
- https://www.fredhutch.org/en/news/releases/2000/01/JAMAprostatectomy.html
- https://www.urofrance.org/fileadmin/medias/congres-francais-urologie/2015/2015-11-18_dossier-conference-cfu.pdf
- https://www.has-sante.fr/jcms/c_2732432/fr/la-prostatectomie-totale-robot-assistee-une-technique-possible-mais-sans-valeur-ajoutee-demontree-par-rapport-aux-autres-modalites-operatoires
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