Maladie de Lapeyronie traitement naturel : limites et bonnes pratiques

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La maladie de La Peyronie est une pathologie de la verge souvent méconnue et de nombreux hommes cherchent des traitements naturels pour la soulager ou la corriger. Dans cet article, nous abordons ce qu’on appelle les traitements naturels de la maladie de La Peyronie, leur efficacité, leurs limites et les précautions à prendre.
- Qu’entend-on par « traitement naturel » pour la maladie de la Peyronie ?
- Quels sont les traitements naturels les plus fréquemment proposés pour la maladie de Lapeyronie et que dit la science ?
- Dans quels cas un traitement naturel est-il raisonnable pour la maladie de Lapeyronie (et quand faut-il aller au-delà) ?
- Comment mettre en œuvre un protocole naturel pour la maladie de Lapeyronie de façon raisonnable et sécurisée ?
Qu’entend-on par « traitement naturel » pour la maladie de la Peyronie ?

Le terme de traitement naturel désigne des approches non invasives, non chirurgicales et, idéalement, sans médicament de synthèse lourde. Dans le contexte de la maladie de La Peyronie, cela inclut souvent :
- des compléments alimentaires (vitamines, antioxydants),
- des huiles essentielles ou crèmes d’application locale,
- des techniques mécaniques (traction, vacuum/pompe à vide),
- des thérapies physiques comme les ondes de choc de faible intensité,
- des approches de soutien (massages, ostéopathie…).
Ces méthodes visent principalement à réduire l’inflammation, assouplir les tissus, stimuler la microcirculation et favoriser un remodelage tissulaire “plus doux” de la plaque fibreuse, le tout avec un minimum d’effets secondaires.
Cependant, il faut garder à l’esprit que ces traitements naturels n’ont pas toujours un niveau de preuve élevé et leurs résultats peuvent être très variables selon les individus.
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Quels sont les traitements naturels les plus fréquemment proposés pour la maladie de Lapeyronie et que dit la science ?

Parmi les traitements naturels les plus fréquemment proposés, on retrouve les compléments alimentaires, les tractions ou encore les ondes de choc. Voici un panorama des principales méthodes “douces” souvent évoquées, avec ce que les données cliniques ou les recommandations disent à leur sujet.
1. Compléments, antioxydants et substances “naturelles”
- Vitamine E : c’est l’un des traitements oraux les plus fréquemment cités. Elle possède des propriétés antioxydantes. Dans certains cas, on l’associe à la colchicine pour réduire la douleur, la taille de la plaque ou la déformation, dans les stades initiaux. Toutefois, les recommandations françaises n’encouragent pas son usage systématique, faute de preuves suffisantes.
- Huiles essentielles et crèmes locales : certaines formules à base d’huiles essentielles (anti-inflammatoires, antioxydantes) ou de baumes doux sont proposées dans les sites spécialisés. Toutefois, aucune étude robuste n’a encore démontré leur efficacité claire sur la courbure du pénis ou la taille de la plaque.
- Autres suppléments (rarement étudiés) : des extraits de plantes, des compléments “anti-fibrose” ou “vasculaires” circulent dans certains cercles, sans validation scientifique solide.
2. Traction, pompe à vide et thérapie mécanique
- Traction/Extenseur pénien : faire une traction progressive sur la verge est une méthode non invasive adoptée dans certains protocoles. L’idée est de solliciter le côté “contracté” (côté de la plaque) pour stimuler un remodelage tissulaire. Les résultats semblent dépendre fortement de la durée d’utilisation quotidienne, de la patience et de la constance.
- Pompe à vide (vacuum) : l’utilisation d’une pompe sous faible pression pour générer une érection (ou semi-érection) peut aider à oxygéner les tissus, assouplir les zones fibreuses et limiter la progression de la plaque. Certains dispositifs spécifiquement dédiés à la maladie de La Peyronie sont commercialisés dans certains pays.
- Ondes de choc de faible intensité : cette méthode, non médicamenteuse, consiste à appliquer des chocs acoustiques ciblés sur la plaque. Elle vise à stimuler la réparation tissulaire, réduire la fibrose et soulager la douleur. Les effets sur la courbure restent variables selon les études.
3. Approches de soutien (massage, ostéopathie, etc.)
- Massages doux et automassages : en complément d’autres thérapies, certains préconisent de masser localement la zone de la plaque avec des huiles lubrifiantes douces pour améliorer la souplesse. Cependant, cela doit être fait avec prudence.
- Ostéopathie / thérapies manuelles : des praticiens suggèrent que des manipulations au niveau pelvien ou de la colonne lombaire/vertébrale peuvent améliorer la circulation nerveuse, vasculaire ou la mobilité des tissus environnants, ce qui pourrait favoriser l’équilibre global du système érectile.
Bon à savoir : on estime que la maladie de La Peyronie touche entre 3,2 % et 9 % de la population masculine adulte, selon plusieurs études et revues.
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Dans quels cas un traitement naturel est-il raisonnable pour la maladie de Lapeyronie (et quand faut-il aller au-delà) ?

C’est en phase inflammatoire que les traitements naturels peuvent avoir une utilité. En effet, la maladie de La Peyronie présente typiquement deux phases :
| Phase | Durée estimée | Caractéristiques | Risques / opportunité |
| Phase inflammatoire (aiguë) | 6 à 18 mois environ | Douleurs, progression de la courbure, plaque en formation | C’est le moment où une prise en charge conservative a le plus de chance d’influer le cours de la maladie |
| Phase stable (fibrose installée) | > 18 mois | La déformation est désormais fixe, la douleur souvent diminuée | Les traitements naturels ont généralement un effet limité ; la chirurgie ou les approches invasives peuvent être envisagées |
Dans la phase aiguë, un traitement naturel peut être une option adjuvante intéressante, en combinaison avec un suivi médical, pour :
- réduire la douleur ;
- limiter la progression de la plaque ;
- garder une fonction érectile active ;
- améliorer le confort psychologique.
Mais dans les cas de courbure sévère, de troubles de l’érection importants ou après la phase de stabilisation, les traitements chirurgicaux, injectables ou autres stratégies validées sont souvent nécessaires.
Les recommandations de l’Association Française d’Urologie (AFU) précisent qu’aucun traitement non chirurgical n’est officiellement autorisé comme “remède naturel” avec preuve solide, mais que des thérapies antalgiques, de traction ou des ondes de choc faibles peuvent être envisagées chez des patients bien informés.
Par ailleurs, une régression spontanée est observée dans environ 20 à 30 % des cas, particulièrement chez les hommes jeunes ou avec des plaques modérées.
Comment mettre en œuvre un protocole naturel pour la maladie de Lapeyronie de façon raisonnable et sécurisée ?

L’avis médical reste le plus important, quel que soit le protocole choisi. Voici quelques principes et conseils pour aborder un traitement naturel de la Peyronie en minimisant les risques :
1. Préalables indispensables
- Obtenir un diagnostic médical précis (urologue/andrologue) : localisation de la plaque, degré de courbure, état de l’érection.
- Vérifier l’absence de contre-indications locales (ex. lésions, infections, plaques calcifiées trop dures).
- Comprendre que ces approches sont complémentaires, pas forcément curatives seules.
2. Élaborer un protocole progressif
Voici un exemple de plan “naturel” (à adapter selon l’avis médical) :
- Douleur / inflammation active : anti-inflammatoires légers (avec avis médical), appliquer modérément des crèmes ou huiles douces sur la zone concernée et repos relatif des rapports à risque (traumatismes).
- Maintenir la fonction érectile / oxygéner les tissus : utiliser une pompe à vide (vacuum) avec modération chaque jour et combiner avec traction douce (extenseur) selon tolérance.
- Stimulation locale et physique : intégrer des séances d’ondes de choc de faible intensité, si disponibles, et automassages légers autour de la plaque (sans forcer).
- Support général : apport en antioxydant (vitamine E, selon avis), alimentation équilibrée et riche en micronutriments, arrêt du tabac, contrôle de diabète / hypertension et thérapies complémentaires (ostéopathie, physiothérapie).
3. Précautions clés à respecter
- Ne pas forcer ou “tordre” le pénis manuellement, cela risque d’aggraver la plaque.
- Éviter une utilisation excessive ou douloureuse des extenseurs / pompes.
- Suivre régulièrement avec le médecin (suivi d’angle, imagerie éventuellement).
- Arrêter toute méthode si douleur accrue, saignement ou inflammation.
- Ne pas substituer les méthodes naturelles à un traitement médical quand celui-ci est nécessaire.
En conclusion :
- Les traitements naturels peuvent apporter un soulagement symptomatique, une amélioration modérée de la souplesse et aider à prévenir l’aggravation dans certains cas.
- Mais ils ne garantissent pas une correction complète de la courbure, surtout en stades avancés.
- Leur efficacité est variable, et dans de nombreux cas, une combinaison de méthodes (naturelles + médicales) est la plus judicieuse.
- Enfin, l’implication médicale et un suivi régulier sont essentiels pour ajuster le plan thérapeutique selon l’évolution.
Sources :
Si vous souhaitez explorer un accompagnement ou obtenir une consultation spécialisée avec un sexologue, vous pouvez consulter un médecin sur Charles pour un avis adapté à votre situation.
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