Sleeve : conditions, prise en charge, cicatrisation et interdits

La sleeve est une technique chirurgicale fréquemment utilisée dans le cadre du traitement de l’obésité sévère. Irréversible, cette opération doit être réfléchie et nécessite, ensuite, un suivi médical rigoureux à vie. Quelles sont les conditions pour accéder à la sleeve ? Quelle est la prise en charge ? Comment se déroule la cicatrisation ? On vous explique tout.

La sleeve est une chirurgie bariatrique définitive qui consiste en l’ablation d’une partie de l’estomac. On parle alors de sleeve gastrectomie irréversible.

Lorsqu’il pratique une sleeve, le chirurgien retire environ les deux tiers de l’estomac. Cela comprend notamment la partie dans laquelle est sécrétée la ghréline, l’hormone de l’appétit. Ainsi, l’estomac devient un tube vertical. Le sentiment de satiété arrive donc beaucoup plus rapidement lors des repas, ce qui permet de moins manger et maigrir.

La sleeve est indiquée chez les personnes obèses pour obtenir une perte de poids lorsque les autres alternatives ont échoué. Pratiquée depuis environ 20 ans, les conséquences à long terme de la sleeve sont bien connues.

Il existe d’autres techniques en chirurgie de l’obésité : le bypass, l’anneau gastrique (gastroplastie)… Ce sont toutefois la sleeve ou le bypass qui sont principalement utilisés. Par ailleurs, c’est votre chirurgien qui décide de la technique la plus adaptée dans votre cas particulier, en fonction de votre type d’obésité et de votre état de santé.

Si vous vous demandez combien de temps il faut pour se faire opérer d’une sleeve, eh bien la réponse est 6 à 12 mois. Le suivi préopératoire est assez long, car le patient doit adopter de nouvelles habitudes en amont de l’intervention : alimentation équilibrée et activité physique régulière.

Lorsque l’on va subir une chirurgie sleeve, il est normal de se questionner sur les suites postopératoires et sur le temps de convalescence.

Sachez d’abord que l’intervention dure en moyenne 1 à 2 heures. La durée d’hospitalisation va de 3 à 5 jours, en fonction de votre état.

Les premiers temps, vous ne pourrez ingérer que des aliments liquides, car votre estomac est encore fragile. Ensuite, vous pourrez passer aux purées et compotes, avant de reprendre une alimentation normale, variée et équilibrée.

Concernant la cicatrice de la sleeve, au niveau de l’estomac, les incisions mettent 2 à 3 semaines à cicatriser tandis que la ligne d'agrafes met 6 à 8 semaines. Vous l’aurez compris, un temps de convalescence et, notamment, un arrêt de travail sont à prévoir.

Enfin, si elles restent peu fréquentes, il peut tout de même y avoir des complications après l’intervention (ulcères, fistules, carences nutritionnelles, hémorragie de l’estomac, reflux gastro-œsophagien, etc). Par ailleurs, un suivi médical à vie doit être mis en place.

Après une sleeve de l’estomac, aucun médicament n’est vraiment proscrit. Toutefois, les effets secondaires de certains traitements peuvent être contraignants (anti-inflammatoires, contraceptifs…). Le mieux est de toujours demander conseil à votre médecin.

De même, sachez que si les boissons gazeuses ne sont pas totalement interdites après une opération sleeve, il est fortement déconseillé d’en consommer de manière régulière. En effet, le gaz qu’elles contiennent a tendance à favoriser la dilatation de l'estomac en sleeve.

En plus de ces précautions, des recommandations vous seront données par votre chirurgien. Par exemple : 

• ingérer de petites quantités à chaque repas ;
• boire beaucoup entre les repas, mais éviter de boire durant les repas ;
• éviter de consommer tout ce qui est gras ou sucré.

Lorsqu’un médecin préconise une sleeve gastrique, selon le tableau de perte de poids après une sleeve, le résultat attendu est une perte de 20 % du poids initial à 2 ans. Dans les faits, on remarque en moyenne une perte de 30 kilos la première année. Ainsi, le patient perd rapidement du poids, notamment dans les premiers mois.

Cette perte très rapide de poids peut entraîner un excédent de peau sur le ventre qui vient recouvrir le pubis. On parle alors de tablier. Cela n’est pas systématique, mais il est vrai que de nombreux patients passent par là.

À ce stade, vous pouvez tout à fait décider de ne rien faire. L’excès de peau sur le ventre n’est pas dangereux pour la santé. Toutefois, si cela vous dérange, vous pouvez aussi décider de réaliser une chirurgie réparatrice, en l’occurrence une abdominoplastie. Elle consiste à retirer l’excédent et retendre la peau du ventre.

Cette opération pour maigrir représente un coût non négligeable, mais un dossier de prise en charge de sleeve peut être déposé auprès de l’assurance maladie. C’est alors un médecin conseil qui décidera si l’abdominoplastie relève de l’esthétique ou d’une véritable réparation dans votre cas particulier.

Par ailleurs, si l’excédent de peau concerne souvent le ventre, on peut aussi l’observer au niveau des bras ou des cuisses.

Enfin, sachez que la perte de poids suite à une sleeve peut aussi être plus modérée (notamment si vous n’appliquez pas les recommandations diététiques). De même, le poids perdu peut être repris si vous n’êtes pas bien suivi, selon les avis sur la sleeve.

Sur le même sujet : qu'est-ce qu'une liposuccion du ventre ? Quel est le prix d'une liposuccion du ventre ? Comment calculer son IMC ?

Le prix d’une sleeve est très élevé. Comptez 4500 euros dans un établissement conventionné et jusqu’à 15000 euros dans un établissement non conventionné.

Concernant le remboursement de cette opération de l'estomac pour maigrir, l’assurance maladie prend en charge 70 % du tarif de base de la sécurité sociale (511 euros), soit environ 350 euros. La CMU, elle, prend en charge 100 % du tarif de base de la sécurité sociale, soit 511 euros.

Toutefois, ces remboursements ne peuvent avoir lieu que sous certaines conditions : 

• opération réalisée dans un établissement conventionné ;
• dépôt d’une demande d’entente préalable par votre médecin traitant.

Les conditions d’accès la sleeve doivent aussi être réunies : 

• échec des autres alternatives de perte de poids ;
• IMC supérieur à 40, ou 35 en présence de complications liées à l’obésité (hypertension, diabète de type 2, problèmes cardiaques, etc) ;
• être âgé de 18 à 60 ans.

Le remboursement est donc le même, que vous ayez un IMC de 40 ou un IMC de 35 avec des complications associées. L’IMC pour la sleeve est donc fixé à 35 minimum, sous conditions.

Par ailleurs, certaines mutuelles peuvent proposer un remboursement, à hauteur de 200 % du tarif de base de l’assurance maladie par exemple (soit 1022 euros), en fonction des garanties souscrites. N’hésitez pas à vous renseigner.

Vous l’aurez compris, faire une sleeve est réservé à certains profils et entraîne une dépense d’argent conséquente pour le patient. En dépit des remboursements, le reste à charge reste conséquent.

Source : Haute Autorité de Santé.

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