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Enzymes digestives : définition, rôle, déficit et compléments

Enzymes digestives : définition, rôle, déficit et compléments

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Au cours de la digestion, deux types de processus incontournables interviennent : la digestion mécanique et la digestion chimique. Cette dernière se base essentiellement sur les sucs digestifs contenant différents enzymes indispensables. Il s’agit de protéines ayant des missions bien spécifiques et vitales au cours du processus digestif. Une carence des enzymes digestives est donc susceptible d’entraîner des troubles digestifs et des complications. Découvrez ici l’essentiel à retenir sur les enzymes digestives.

Enzymes digestives : qu’est-ce que c’est ?

Une enzyme est une protéine capable de catalyser une ou plusieurs réactions biochimiques. Dans le cadre de la digestion, l’enzyme catalyse les réactions chimiques permettant la destruction des aliments complexes en fractions d’aliments, puis en nutriments essentiels.

Généralement, la nomenclature des enzymes digestives se caractérise par la terminaison « ase ». Par exemple, une enzyme digestive qui participe à la digestion des lipides se qualifie de lipase. De la même manière, une enzyme digestive permettant la digestion des protéines se nomme protéase.

Enzymes digestives : quel est leur rôle ?

Les enzymes digestives ont pour mission de transformer les molécules complexes en molécules simples. Ainsi, le corps sera en mesure de les assimiler plus aisément. Pour atteindre un tel objectif, ces protéines enzymatiques clivent des liaisons spécifiques. Ainsi, on distingue trois familles d’enzymes digestives en fonction de leur substrat (nutriment entrant dans la réaction catalysée).

Les enzymes protéolytiquesComme l’indique leur nom, elles clivent les liaisons constituant les aliments protéiques.
Les enzymes glycolytiqueselles clivent les liaisons constituant les aliments glucidiques.
Les enzymes lipolytiqueselles catalysent les réactions touchant à la transformation des lipides.
Les 3 trois familles d’enzymes digestives.

Il faut préciser que dans l’appareil digestif, les enzymes ne sont pas regroupées suivant la famille à laquelle elles appartiennent. Elles sont réparties le long du tube digestif ainsi qu’au niveau de ses annexes. Ainsi, on distingue quatre types d’enzymes digestives en fonction de leur localisation : salivaires, gastriques, intestinales et pancréatiques.

Les enzymes digestives salivaires

La salive, qui est l’un des sucs digestifs, contient de l’alpha-amylase. Cette enzyme intervient dans la digestion de l’amidon (glucide complexe) pour l’obtention du maltose et de la dextrine. La salive contient également une lipase (linguale). Chez les nourrissons, cette dernière aide à digérer les lipides du lait maternel. Mais chez l’adulte, il a un rôle mineur.

Les enzymes digestives gastriques

Le suc gastrique contient deux enzymes : la pepsine et une lipase (gastrique). La première est une endoprotéase. Elle transforme les protéines en peptides en coupant les liaisons peptidiques impliquant des acides aminés aromatiques (tryptophane, phénylalanine, tyrosine). Son action est seulement possible à un pH acide (entre 1,8 et 4,4).

Quant à la lipase gastrique, son rôle est d’hydrolyser les triglycérides (lipides) à chaîne courte. Autrement dit, elle assure leur transformation en acides gras et glycérol.

Les enzymes digestives pancréatiques

Le suc pancréatique contient les enzymes suivantes :

  • l’amylase pancréatique qui dégrade l’amidon en maltose ;
  • la lipase pancréatique qui transforme les acides gras en acides gras et glycérol ;
  • les protéases pancréatiques (trypsine, chymotrypsine, carboxypeptidase) qui dégradent les protéines en acides aminés.

Les enzymes du suc digestif interviennent généralement au niveau de l’intestin. Pour cela, elles sont parfois citées en tant qu’enzymes intestinales. Toutefois, un caractère permet de les différencier : les enzymes pancréatiques sont sécrétées par le pancréas alors que les enzymes intestinales sont produites au niveau de l’intestin.

Les enzymes digestives intestinales

L’intestin grêle compte les enzymes digestives suivantes.

  • La maltase : suite à la transformation de l’amidon végétal en maltose, cette enzyme hydrolyse le maltose pour l’obtention du glucose. La maltase est sécrétée par les cellules muqueuses intestinales.
  • Les sucrases : elles interviennent pour la dégradation du sucrose qui est une forme de sucre à l’instar du lactose et du maltose.
  • La lactase : elle entre dans les réactions impliquant le lactose.

Il existe également l’isomaltase qui agit sur les réactions de digestion de l’isomaltose.

Quelles sont les causes de déficit enzymatique ?

En raison de certaines situations, l’organisme peut être confronté à un déficit enzymatique. Dans ce cas, l’organisme ne secrète pas ou secrète une quantité insuffisante d’enzymes par rapport aux besoins du corps. Il s’ensuit une dégradation incomplète des aliments puis une malabsorption des nutriments. 

Ce déficit se traduit par des signes digestifs : ballonnements et gaz abdominaux, douleurs abdominales, selles anormales (diarrhées, présence de graisse, etc.), flatulences, gêne digestive, etc. Les intolérances au lactose et au gluten font partie des troubles digestifs liés à un déficit enzymatique.

Alors que l’intolérance au lactose est due à un déficit en lactase, l’intolérance au gluten est liée à une carence en enzymes protéolytiques (protéases). Le déficit enzymatique peut être lié à diverses causes qui ne sont pas forcément pathologiques.

La nature des repas

Lorsque vous consommez un plat copieux, vous pouvez être confronté à une insuffisance enzymatique. En effet, lorsque le repas est riche (notamment en graisses saturées et en protéines animales), cela peut entraîner une saturation du système enzymatique qui se traduira par une digestion difficile.

Les habitudes alimentaires

Outre la nature de vos repas, la façon dont vous mangez peut aussi impacter le système enzymatique. Par exemple, lorsque vous mangez trop vite ou que vous ne mastiquez pas suffisamment, la taille des aliments n’est pas correctement réduite.

Ainsi, lorsque ces aliments trop gros parviennent à l’estomac, ils épuisent les enzymes gastriques. Les substances mal digérées sont à leur tour acheminées dans l’intestin où elles peuvent provoquer des putréfactions qui se manifestent par des gaz abondants et nauséabonds.

La prise de boissons alcoolisées et de certains médicaments

La consommation d’alcool peut être à l’origine d’une perturbation de la production des enzymes. Il en est de même pour certains médicaments. Par exemple, les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) réduisent l’acidité gastrique et perturbent ainsi l’activité de la pepsine qui ne fonctionne qu’à un pH acide.

Les causes pathologiques

e déficit enzymatique n’est pas toujours extérieur. Il peut aussi être directement lié à un dysfonctionnement de l’organe assurant la production de l’enzyme. Ainsi, les maladies du pancréas, de l’estomac, de l’intestin (dysbiose intestinale) ou de tout autre organe producteur peuvent entraîner un déficit enzymatique.

Dans le cas particulier du pancréas, une atteinte et une incapacité de production importantes et chroniques définissent l’insuffisance pancréatique exocrine ou IPE. Cette anomalie est liée à diverses affections touchant le pancréas (pancréatite chronique, cancer, mucoviscidose, maladie auto-immune).

Par ailleurs, une chirurgie gastro-intestinale peut être à l’origine d’un déficit enzymatique, même lorsqu’elle est nécessaire. Il s’agit par exemple de l’ablation de la vésicule biliaire ou du pontage gastrique (réduction du volume de l’estomac et modification du circuit alimentaire).

Enfin, le déficit enzymatique peut être dû à l’âge. En effet, la production des enzymes digestives diminue naturellement avec le vieillissement. Les personnes âgées sont donc plus enclines à rencontrer des problèmes de digestion liés à une carence enzymatique.

Quels sont les risques liés à un déficit enzymatique ?

En dehors de la mauvaise digestion et de la gêne qui l’accompagne, les déficits enzymatiques peuvent avoir des conséquences graves. En effet, lorsque la production est insuffisante, le pancréas prend le relai afin d’assurer une bonne digestion.

Sur le long terme, un tel déséquilibre peut causer des maladies chroniques ou inflammatoires telles que le diabète et l’ostéoporose. Par ailleurs, les aliments indigestes peuvent entraîner la production de toxines par putréfaction.

De même, d’autres particules issues de la digestion peuvent traverser la paroi de l’intestin et déclencher une réaction immunitaire et inflammatoire. Afin de prévenir ces potentielles conséquences, il est essentiel de prendre un certain nombre de dispositions face aux déficits enzymatiques digestifs.

À noter : si vous présentez des soucis digestifs, demandez vous s'il ne s'agit pas des 3 signes avant-coureurs d'un cancer colorectal. Quoi qu'il en soit, n'hésitez pas à faire un dépistage du cancer du côlon avant 50 ans afin d'avoir un diagnostic précoce si, en effet, vous êtes atteint de cette pathologie. Après 50 ans, vous pouvez récupérer un kit de dépistage du cancer colorectal en pharmacie gratuitement dans le cadre du dépistage organisé. Il est aussi possible de commander un kit de dépistage du cancer colorectal en ligne. Si vous vous demandez combien de temps attendre pour avoir le résultat d'un test colorectal, comptez 15 jours.

Comment combattre un déficit enzymatique ?

Le traitement du déficit enzymatique digestif est fonction de sa cause. Ainsi, lorsque la cause peut être corrigée, il est possible de mettre fin au déficit. Par exemple, si le déficit est lié à une mauvaise habitude alimentaire, changer cette dernière permet de rétablir l’équilibre au sein du système digestif.

Lorsque la cause du déficit enzymatique ne peut être directement corrigée, il existe trois moyens de prévenir les complications.

La restriction alimentaire

Lorsque le déficit enzymatique concerne un type d’aliments spécifiques, il suffit d’éviter d’en consommer pour ne pas perturber l’organisme. L’intolérance au lactose ou au gluten en est le parfait exemple. Si vous en souffrez, éviter les aliments contenant du gluten ou du lactose vous protège contre les problèmes digestifs qui y sont liés.

Les apports naturels

Certains aliments contiennent naturellement des enzymes digestives. Il s’agit des:

  • fibres solubles telles que la carotte, la patate douce et la courgette ;
  • aliments fermentés tels que les cornichons, les olives et les câpres ;
  • légumes et viandes crues biologiques peu ou pas transformées ;
  • graines germées, etc.

Il faut préciser que les enzymes contenues dans ces aliments sont détruites par la cuisson (notamment au-delà de 45 °C). Il est donc difficile, voire impossible de bénéficier des enzymes contenues dans la viande par exemple.

Les compléments enzymatiques

Tout comme il existe des compléments pour apporter un supplément de nutriments, il en existe aussi pour les enzymes. D’après les résultats de nombreux travaux, la consommation de médicaments contenant des enzymes pancréatiques substitutives pourrait réduire les signes digestifs (diarrhées, inconforts, etc.).De préférence, demandez toujours l’avis de votre médecin avant la prise d’un médicament. À défaut, n’hésitez pas à demander conseil à votre pharmacien.

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