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Sondage IFOP : les pratiques dépilatoires et le poids des injonctions liées à l’épilation

Sondage IFOP : les pratiques dépilatoires et le poids des injonctions liées à l’épilation

Charles.co fait appel à l’Ifop, afin de réaliser un observatoire des pratiques dépilatoires mais également afin d’évaluer le poids des injonctions liées à l’épilation dans notre société. Réalisée auprès d’un panel de 2 027 personnes, représentatif de la population française, âgée de 18 ans et plus, l’enquête met ainsi en exergue un recul de la pratique de l’épilation pubienne intégrale et une tendance à l’acceptation de son corps au naturel.

Signe de négligence, de “laisser-aller”, marque de féminité ou de masculinité… Les poils ont et font toujours parler d’eux. Le marché de l’épilation en est d’ailleurs un bel indicateur, de par sa diversité : crème dépilatoire, épilateur électrique, cire froide ou chaude, épilation en institut… Pourtant, si les femmes se sont longtemps pliées aux dictats de beauté de la société, investissant énormément de temps et d’argent à l’entretien de leurs poils, on observe désormais un retour à la tendance naturelle. L’épilation n’est également plus l’apanage des femmes, puisque de plus en plus d’hommes s’y mettent également par esthétisme ou hygiène personnelle.

Pilosité intime et sexualité : vers un retour du poil pubien ?

Cette enquête met en avant le fait que l’injonction au “glabre” s’avère être beaucoup plus forte pour les pubis féminins que masculins. En effet, un Français sur deux (45%) n’entretient pas du tout ses poils pubiens, soit une proportion similaire à celle des femmes (41%) préférant des poils à l’état brut chez les hommes. À l’inverse, un quart des Françaises (24%) pratiquent l’épilation intégrale, alors que près d’un tiers des hommes (32%) préfèrent l’épilation totale des poils pubiens chez les femmes.

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Par manque de temps ou par préférence, les femmes privilégient les poils coupés ou taillés non intégralement, que ce soit pour leur partenaire masculin (41%), ou pour elles-mêmes (48%). On observe toutefois un doublement de femmes ne “s’épilant” pas du tout le pubis entre 2013 et 2021 : 15% en octobre 2013, contre 28% en janvier 2021. À l’inverse, la proportion de femmes épilées diminue : 85% en octobre 2013, contre 72% en janvier 2021. Une tendance au naturel privilégiée notamment par les seniors : 57% des femmes de +65 ans de s’épilent pas du tout le pubis.

De même, la pratique de l’épilation intégrale progresse aussi de manière constante depuis 2013 : 14% en octobre 2013, contre 24% en janvier 2021. Une pratique majoritairement plébiscitée par les jeunes femmes de -25 ans : 56% (+11 points par rapport à 2013) d’entre elles déclarent s’épiler intégralement, parallèlement à la proportion d’hommes de la même tranche d’âge (40%), préférant également les poils pubiens féminins épilés intégralement.

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On observe également que les pratiques de l’épilation masculine correspondent étroitement aux attentes féminines. En effet, 45% des hommes déclarent avoir leurs poils pubiens à l’état brut, parallèlement à la proportion de femmes (41%), préférant les poils pubiens masculins à l’état brut. D’autres facteurs influencent également l’épilation masculine, telle que les préceptes religieux : 34% des hommes musulmans déclarent avoir des poils pubiens épilés intégralement. De même 50% des femmes musulmanes déclarent préférer les poils pubiens masculins intégralement coupés ou épilés. S’ils restent à interpréter avec prudence, ces données tendraient à confirmer de précédents travaux (cf L’Islam et la « question du poil » d’Anne-Marie Moulin, 2017) sur l’influence du cultuel sur les pratiques corporelles.

Pour autant, les pratiques féminines restent avant tout dictées par les normes esthétiques dominantes. En effet, les principales motivations à l’entretien des poils pubiens chez les femmes sont l’esthétisme (38%), les pratiques sexuelles bucco-génitales (26%), les sensations sans poils pubiens (27%) ou encore les préférences de son partenaire (19%).

Une tendance particulièrement prononcée chez les adeptes de pratiques bucco-génitales, puisque 56% des hommes et 45% des femmes entretiennent leurs poils pubiens pour cette raison. De même chez les hommes à qui un partenaire à demander de s’épiler ces 3 dernières années (56%).

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Les poils pubiens cristallisent ainsi des formes de “pénalités sociales” encore marginales sauf chez les jeunes : 29% des femmes de -34 ans ont déjà été sommées de s’épiler totalement les poils pubiens par leur partenaire sexuel. De même, 25% des hommes ont déjà demandé à un(e) partenaire sexuel de s’épiler totalement les poils pubiens.

Par ailleurs, plus d’une femme sur dix a déjà refusé d’avoir un rapport sexuel avec quelqu’un parce qu’elle était, elle-même, mal ou pas du tout épilée. Enfin, 25% des hommes ont déjà refusé des pratiques bucco-génitales parce que le sexe de leur partenaire était sale ou malodorant.

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L’évolution des pratiques dépilatoires des Français(es)

Cette enquête révèle également, une tendance à la baisse de la dépilation chez les femmes depuis 2013. Ainsi, 81% des femmes affirment s’être épilées les poils des aisselles au cours des trois derniers mois, soit 10 points de moins qu’en 2013. Ce chiffre passe à 45% pour l’épilation hebdomadaire des aisselles (-8 points par rapport à 2013). Une tendance accentuée chez les jeunes femmes de -25 ans, plus nombreuses (77%), à s’épiler les aisselles de manière hebdomadaire.

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Une tendance au naturel qui s’observe également pour les autres parties du corps : 80% des femmes affirment s’être épilé les aisselles au cours des trois derniers mois (-12 points par rapport à 2013), et 37% affirment le faire de façon hebdomadaire. De même pour l’épilation du maillot : 75% des femmes affirment s’être épilé au cours des trois derniers mois (-10 points par rapport à 2013), et 28% de façon hebdomadaire, notamment les ouvrières (45%). D’autres parties du corps des femmes ont également subi une dépilation au cours des trois derniers mois, tel que le sillon inter-fessier (33%) ou les bras (22%).

Le confinement aura également eu un impact sur les pratiques dépilatoires chez les femmes. Aussi, depuis le premier confinement (17 mars - 11 mai), une Française sur dix (18%) affirme s’épiler moins qu’avant le premier confinement au moins une de ces parties du corps : aisselles, maillot et jambes. Dans le détail, on observe que 10% des femmes s’épilent moins les jambes ou demi-jambes qu’avant le 1er confinement, 12% le maillot et 11% les aisselles.

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Parmi celles qui ont le plus levé le pied sur ces pratiques, on retrouve les jeunes de -25 ans (34%), plus nombreuses à s’épiler moins souvent toutes les parties de leur corps. Une tendance qui peut s’expliquer notamment par l’isolement et le manque d’interactions sociales, nécessitant moins “d’entretien” à ce niveau. On observe toutefois que cet isolement pourrait avoir un impact positif sur l’émancipation des femmes vis-à-vis de ces pratiques, puisqu’environ une Française sur deux pourrait cesser toute dépilation du maillot ou des jambes. Même si toutefois, moins d’une sur cinq serait capable de le faire toute l’année, la plupart estimant qu’elles ne pourraient pas garer des poils durant les saisons où ils sont le plus visible.

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Parmi les principales motivations à l’arrêt définitif à l’épilation, on retrouve la volonté d’éviter des produits potentiellement mauvais pour la peau (33%), le fait de vouloir éviter la douleur et l’inconfort ressenti en s’enlevant les poils (20%), le fait de faire des économies de temps consacré à cette pratique (19%), se libérer de la préoccupation mentale liée à la nécessité de se débarrasser de ses poils (19%), ou encore le fait de vouloir se libérer des normes esthétiques relatives aux corps féminins (14%). Pour cette dernière raison citée, ce sont principalement les femmes se déclarant féministes (27%), qui seraient prêtes à stopper définitivement l’épilation.

À l’inverse, parmi les principales motivations à l’épilation chez les femmes, on retrouve la sensation de plaisir à toucher ces parties du corps une fois dépourvues de poils (43% pour les aisselles, 51% pour les jambes et 42% pour le maillot). Viennent ensuite le sentiment de se sentir plus belle/attirante (42% pour les aisselles, 46% pour les jambes et 39% pour le maillot), ou encore la crainte d’être perçue comme une femme qui “se laisse aller” (39% pour les aisselles, 40% pour les jambes et 34% pour le maillot).

Injonctions sociales et normes culturelles associées à la pilosité

Ainsi, l’idée selon laquelle l’absence de pilosité est un critère de séduction reste plus associé à la féminité qu’à la masculinité, mais s’avère être en net recul chez la gent féminine (-17 points par rapport à 2013). Ainsi, 33% des hommes considèrent qu’il est important qu’un homme s’épile pour être séduisant, contre 73% des femmes qui considèrent qu’une femme épilée est plus séduisante. Une tendance moins accentuée chez les femmes de -25 ans (70%), moins nombreuses à considérer l’épilation comme un atout séduction, contrairement à la tranche d’âge 25-34 ans (88%), pour qui l’épilation s’avère être un atout essentiel.

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Des stéréotypes de genre associant toujours le glabre à la féminité et le poil à la masculinité, puisqu’en effet, 57% des Français se disent dérangés par les poils sous les aisselles chez une femme, contre 15% par les poils aux aisselles des hommes. De même, des jambes poilues chez une femme dérangent plus (57%), qu’un dos poilu chez un homme (36%), ou encore des poils pubiens à l’état brut chez une femme (44%), contrairement à ceux des hommes (28%).

Cette pression à l’invisibilité pileuse est encore bien présente et pèse toujours beaucoup plus sur les corps féminins. En effet, 61% des Français sont d’accord avec le fait qu’une femme doit toujours être impeccablement épilée au niveau des aisselles. De même, 60% des Français pensent que le fait d’afficher des poils sur ses aisselles ou ses jambes sur son lieu de travail n’est pas “approprié” pour une femme. Pire encore, une femme qui sort de chez elles en montrant des poils sur ses jambes serait une femme qui se “laisse aller” pour 51% des Français. Une affirmation plus accentuée chez les ouvrières (65%) ainsi que les femmes homosexuelles (89%).

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Pourtant, contrairement aux idées reçues, le maintien d’une pilosité chez une femme n’est pas un frein au désir sexuel masculin : la grande majorité des hommes attirés par les femmes pourraient faire l’amour avec une femme non épilée, y compris au niveau pubien. Ainsi, 66% des hommes seraient disposés à avoir des rapports sexuels avec une femme ayant des poils sous les aisselles, et 61% des poils sur les jambes. 70% des hommes seraient même prêts à passer outre le fait que les poils pubiens de leur partenaire soient à l’état brut. Une tendance beaucoup plus accentuée chez les seniors (77%), généralement beaucoup moins soumis à la norme du glabre.

À propos de Charles.co

Charles.co est une plateforme de santé dédiée aux hommes. Créée en Avril 2019 par Simon Burellier et Olivier Algoud, la plateforme Charles.co intègre information et téléconsultation avec un médecin spécialiste pour aider les hommes à résoudre leurs problèmes de santé sexuelle en toute confidentialité et sécurité.

Vous pouvez retrouver l’infographie ainsi que l’enquête réalisée par l’Ifop dans son intégralité :

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